Sat. Nov 23rd, 2024

Après un an d’accélération continue, l’inflation a légèrement décéléré en août, à 5,8 %. La prévision pour les mois à venir  est rendue complexe par des forces contraires : de nombreuses matières premières commencent à baisser, mais le gaz  atteint des sommets. 

Après 6,1 % en juillet, l’inflation s’est établie à 5,8 % en août. Cette légère amélioration provient notamment d’une  certaine décrue de l’inflation énergétique liée à la baisse du prix du pétrole. 

🢩 Si l’inflation se situe toujours en août à des plus hauts depuis une quarantaine d’années, elle a légèrement ralenti à  5,8 % en glissement annuel. Par rapport au mois de juillet, les prix ont augmenté de 0,4 %, une évolution qui correspond  à la moyenne des mois précédents.  

🢩 L’ensemble des secteurs enregistrent une accélération ou une stabilisation de l’inflation en août, à l’exception de  l’énergie qui explique le ralentissement observé en août. L’inflation dans les services s’est maintenue à 3,9 %, elle s’est  légèrement accrue pour les biens industriels et alimentaires. Concernant l’énergie, l’inflation est passée de 28,5 % en  juillet à 22,2 % en août, dans le sillage du léger retournement des prix du pétrole. 

Les prévisions d’inflation pour les mois à venir sont complexes, car des forces divergentes sont à l’œuvre. Certaines  tensions inflationnistes se relâchent (prix du fret ou des matières premières agricoles), mais les cours très élevés du  gaz restent un sujet de préoccupation. 

🢩 Certaines nouvelles plutôt encourageantes sont apparues concernant l’inflation pendant l’été. Aux Etats-Unis et en  Allemagne, l’inflation a légèrement ralenti en juillet, aidée en cela par la baisse du prix du pétrole, passé de 120 dollars  à 95 dollars environ. Cette évolution se ressent à la pompe et pourrait freiner l’inflation en France. Les pénuries, le coût  du transport et les délais de livraison connaissent une amélioration progressive. Par exemple, le Baltic Dry Index (coût  du transport de matières premières par bateau), est revenu à son niveau de début 2021. De plus, le prix des produits  alimentaires mondiaux se détend depuis leur pic observé au printemps 20211. En moyenne, le prix des matières  premières importées (hors énergie en France) était en baisse de 8,4 % en juillet par rapport à avril2

🢩 Le principal motif d’inquiétude demeure le prix du gaz et, par ricochet, de l’électricité. Les approvisionnements de  gaz russe en Europe, en baisse constante, suscitent l’inquiétude car ils conduisent à une explosion du prix en Europe,  le gaz coûtant actuellement plus de quatre fois plus cher que la moyenne historique. L’inflation est mécaniquement  stimulée par l’envolée du prix du gaz, d’autant plus que le prix de l’électricité lui est fortement corrélé. 

Asterès est un cabinet d’études économiques et de conseil. 

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