Wed. Oct 23rd, 2024

Par Dorian Raimond, Directeur du Trading et de la Stratégie obligataire d’Hilbert Investment Solutions

Après les corrections de juillet et début septembre, les grands indices ont retrouvé une belle dynamique, les benchmarks américains atteignant même de nouveaux sommets. Tout n’est cependant pas si simple en coulisses et les semaines à venir pourraient bien nous réserver quelques défis…

En effet, certains secteurs continuent de tirer la langue, comme l’automobile et le luxe, particulièrement en Europe, Et la résurgence des barrières douanières ne va pas les aider.

Les acteurs du luxe sont de surcroît toujours affectés par la croissance décevante en Chine, mais les récentes annonces de l’Empire du Milieu en matière de politique monétaire et fiscale sont susceptibles de faire évoluer la situation.

En attendant, du côté des champions de l’IA, la volatilité est de mise, sur fond de résultats trimestriels contrastés et de perspectives divergentes qui pourraient susciter des rebondissements. Les marges opérationnelles impressionnantes des entreprises les mieux positionnées pourraient également présager une baisse des barrières à l’entrée pour les nouveaux acteurs, même si cela ne se concrétise pas encore… du moins pour l’instant.

Coup de mou sur l’obligataire

Les marchés obligataires ont quant à eux connu un vrai coup de frein depuis mi-septembre, en contraste total avec la tendance estivale, en raison des données économiques et notamment des chiffres de l’inflation.

Aux États-Unis, les craintes d’un ralentissement économique et d’un fléchissement du marché de l’emploi ne se concrétisent finalement pas autant que prévu. En Europe, la situation est plus stable, ce qui remet en question les scénarios de baisses de taux radicales que le marché espérait. Quid de la croissance et de l’inflation ? Bien que l’inflation ait chuté, certains facteurs de pression refont surface, notamment les prix de l’énergie, du fait des tensions géopolitiques et de la forte demande liée à l’IA et aux cryptomonnaies. Les barrières douanières sont également de retour et l’assouplissement monétaire simultané pourrait même favoriser un rebond de l’inflation. Sans oublier bien sûr les élections américaines !

Bien qu’il ait été perçu comme un risque majeur au début de l’année, le scrutin semble désormais un peu moins préoccupant pour les investisseurs (ou alors tout le monde s’est lassé!), quand bien même le résultat reste plus qu’incertain.

Quid de Donald Trump ou de Kamala Harris l’emportera? Pour l’heure, force est de reconnaître que les deux programmes proposés pourraient être à la fois inflationnistes et déstabilisants sur le plan économique et géopolitique. La volatilité guette donc tous les marchés, des devises à l’or en passant par les obligations et les actions.

Le balancier des marchés obligataires pourrait bien se remettre en mouvement ! Après un été où l’engouement pour les obligations a été nourri par des chiffres d’emploi décevants, cette tendance commence tout juste à s’estomper. Plusieurs facteurs pourraient continuer de supporter les obligations dans les deux mois à venir : l’incertitude autour des élections américaines, les flux de fin d’année et le fait que les banques centrales viennent de lancer une baisse de taux, sans que le retour des pressions inflationnistes ne se fasse encore vraiment sentir. Les choses pourraient néanmoins changer en décembre ou janvier.

Par ailleurs, les investissements en Chine commencent à repartir (même si le rebond des marchés a été impressionnant) et cette dynamique devrait perdurer, apportant un souffle nouveau au secteur du luxe en Europe. On pourrait aussi voir émerger de nouveaux concurrents sérieux dans le domaine des puces électroniques dédiées à l’IA…

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