Fortes tensions sur les taux et bonne tenue des spreads
L’annonce d’une hausse massive à venir des dépenses publiques en Allemagne ennmatière de défense et d’infrastructures a généré de fortes tensions sur les tauxnallemands en raison de l’anticipation de plus importantes émissions de la part dungouvernement pour les financer. Le taux 10 ans germanique a ainsi augmenté de 30 points de base entre le 4 et le 5 mars pour atteindre 2,79 %, puis s’établir à 2,88 %, le 14 mars. Cela reflète une prime de terme.nLes tensions sur les taux allemands se sont répercutées sur les taux des autres pays de la zone euro dans les mêmes proportions, de telle sorte que les spreads de taux (écarts) vis-à-vis de l’Allemagne se sont bien tenus, pour rester stables à un bas niveau. Les tensions sur le spread portugais ont reflété un changement de référence d’obligation qui a coïncidé également avec les craintes liées à un vote de confiance à l’encontre du gouvernement et à la tenue d’élections législatives anticipées, qui auront lieu le 18 mai.nnnnLes annonces faites par l’Allemagne concernant la réforme du frein à la dette et le vaste plan d’infrastructures constituent un véritable changement au regard de la prudence fiscale germanique. La plupart des autres pays ont des marges de manœuvre beaucoup plus réduites et ne devraient augmenter leurs dépenses que dans une plus faible proportion.nnCela devrait ainsi se traduire par un resserrement des spreads, notamment des spreads périphériques. Ces pays bénéficient de la poursuite de l’assainissement de leurs finances publiques comme l’atteste encore le relèvement de la note de la dette souveraine grecque par Moody’s, à Baa3 avec perspective stable, vendredi dernier.nC’était la seule des agences de notation à noter la dette grecque en catégorie investissement de mauvaise qualité. Le spread français devrait rester en revanche sous tension. L’Assemblée nationale divisée limite les marges de manœuvres dungouvernement pour réduire le déficit public qui se révèle être le plus élevé des pays de la zone euro.nnConclusionnnLe revirement brutal des Etats-Unis vis-à-vis de ses alliés, son retrait probablende l’Otan et le rapprochement avec la Russie, constituent un électrochoc pournl’Europe l’obligeant à réagir rapidement. C’est le seul point positif du retournde D. Trump à la Maison Blanche. L’Europe a souvent pris des mesuresndécisives lorsqu’elle était au pied du mur. L’arrivée de Friedrich Merz à la têtende l’Allemagne devrait en faciliter les choses, ce dernier faisant bouger lesnlignes rapidement outre-Rhin face aux menaces sur la sécurité européenne. Lanréforme du frein à la dette et le vaste plan d’infrastructures vont dynamiser lancroissance allemande et celle de la zone euro à partir de 2026. Le plan ReArmnEurope de la CE est une première étape vers une défense européenne quindevrait être suivie par d’autres instruments et notamment de possiblesnobligations européennes de la défense.nnAline Goupil-Raguénèsnn