entretien avec Xavier d’Ornellas
ACTION FUTURE 23 – L’univers de la Gestion professionnelle
Diplomé de l’ISG et titulaire du diplôme de la SFAF, Xavier d’Ornellas
a plus de 20 ans d’expérience dans la gestion de portefeuille. Il est depuis 1990, gérant spécialisé dans le domaine de la santé, secteur très complexe dont il nous livre les principales spécificités…
Action Future : Que recouvre ce fameux secteur de la santé ?
Xavier d’Ornellas : La santé est un secteur extrêmement vaste qui recouvre
aussi bien l’industrie pharmaceutique que les biotechnologies, le matériel médical ou tout ce qui concerne les services de santé. Par extension on y inclut les entreprises qui bénéficient du vieillissement de la population comme par exemple les fabricants et les distributeurs de prothèses auditives ou de verres correcteurs. L’allongement de la durée de vie va créer de nouveaux besoins qui ne sont peut être pas des besoins de santé tels qu’on l’imagine au premier abord, c’est-à-dire liés à des maladies qu’il faut soigner, mais justement des services liés à des affections ou des problèmes de dépendance par exemple, qu’il faut prendre en charge parce que la société aujourd’hui n’est plus organisée pour le faire. C’est ce qui explique par exemple le développement des ORPEA et autres générales de santé.
AF : Quel est l’indice de référence pour les gérants de ce secteur ?
Xavier d’Ornellas : Il y a un indice global qui est le MSCI World Healthcare, qui est calculé hors dividendes ou dividendes réinvestis. MSCI propose également des sous-indices sectoriels pour la pharmacie, les biotechnologies, etc. Il existe aussi des indices « régionaux », Europe, Etats-Unis ou Japon, comme par exemple le DJ Stoxx Pharma, le S&P500 Pharma ou le Nasdaq Biotech ou enfin le Topix Pharma.
AF : Outre sa nature, quelle est la spécificité de ce secteur ?
Xavier d’Ornellas : La croissance de ce secteur est d’abord tirée par l’innovation qui répond à un besoin médical peu ou non satisfait. Les progrès en matière médicale ont
pour conséquence l’allongement de la durée de vie, un phénomène qui a déclenché l’apparition de nouveaux besoins : ce sont les affections liées à l’âge comme la maladie d’Alzeihmer. Comme on ne sait pas encore soigner ce type de pathologie, il faut mettre en place de nouveaux services qui permettent une prise en charge de ces malades ou plus simplement des personnes âgées dépendantes. Ces besoins sans cesse grandissants doivent être financés, vous remarquerez d’ailleurs que les plans de réduction des dépenses de Santé ne font que ralentir la croissance, et une des façons de le faire est d’innover pour être plus efficace. L’autre moyen c’est de rationaliser le système en encourageant par exemple l’utilisation des génériques : pourquoi continuer à payer le prix fort pour un produit de marque alors que d’autres qui ont les mêmes effets sont disponibles et beaucoup moins chers car ils ne sont plus protégés par brevets.
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