ACTION FUTURE 42 – Investissement
Eric Bertrand, Christian Lopez, Cyrille Geneslay
La notion de « sans risque » a, pour le moins, largement été bousculée sur la période récente. Initialement, dans la théorie financière, le concept de « taux sans risque » représente le taux de rendement le plus certain pour un créancier d’être remboursé à une maturité donnée dans une devise donnée. Il ne rémunère donc que le coût d’utilisation du capital (taux réel) et l’inflation sur la période et est exempt de tout risque de crédit (défaut de paiement du débiteur). Traditionnellement, les taux d’emprunts d’État d’une zone représentaient ce taux sans risque, avec des États souvent notés AAA par les agences de notations, meilleure qualité de crédit possible. Ce taux « sans risque » est très utilisé dans de nombreux domaines, tant au passif (engagements sociaux, retraites, assurance…) qu’à l’actif (évaluation de bilan d’entreprises, de prime de risque action, de flux de capitaux…). Sur les marchés financiers, il constitue une sorte de « mètre étalon » pour établir une hiérarchie des rendements sur les actifs risqués, constituant la rémunération la plus faible puisque représentant le risque le plus faible. Il n’est censé être influencé que par des aspects macro économiques sur les taux réels ou l’inflation anticipée. Avant la crise, la hiérarchie des rendements sur les actifs risqués des marchés de taux trouvait bien à sa base les emprunts d’États de la zone. Suivaient ensuite les émetteurs supranationaux, les garanties d’État, puis les banques à différents niveaux de dettes (dettes collatéralisées, senior, subordonnées…), les titrisations de créances (à des niveaux de risques divers) et enfin les émet- teurs privés en fonction de leur profil.
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