
Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM
Cela complique la situation pour les actions à court terme. Le président Trump a été clair. Il souhaite obtenir des concessions unilatérales de la part de ses partenaires commerciaux et l’acceptation d’une taxe douanière d’au moins 10%. L’UE n’est pas disposée à y consentir, pour le moment.
Ce qui est assez surprenant, c’est que personne ne parle de l’éléphant dans la pièce.
Si l’objectif est de rééquilibrer les échanges commerciaux, il faudrait faire pression sur les entreprises pharmaceutiques américaines qui placent leurs profits en Irlande pour des raisons d’optimisation fiscale afin qu’elles les rapatrient aux États-Unis. C’est le VRAI sujet commercial et fiscal entre les Européens et les Américains.
Le Parlement danois a relevé l’âge de la retraite à 70 ans dès 2040.
La mesure s’appliquera aux personnes nées après 1970. L’âge de départ augmentera progressivement, 68 ans en 2030, puis 69 en 2035. C’est passé comme une lettre à la poste. Il n’y a qu’en France où le débat est idéologique. En refusant de repousser l’âge de départ et/ou d’introduire une part de capitalisation, la France fait de facto le choix de retraites structurellement basses. On ne peut pas avoir le beurre – partir tôt – et l’argent du beurre – avoir une retraite élevée.
À surveiller :
· Les tensions persistent sur le marché obligataire.
Le taux à 30 ans américain est désormais ancré au-dessus de 5%. C’est inquiétant. Mais ça aurait pu être pire. Au cours des dernières semaines, la Réserve Fédérale est intervenue en coulisses pour acheter jusqu’à 50 milliards de dollars d’obligations souveraines, ce qui a permis de contenir un peu l’envolée. Ajoutons que le Trésor américain a prévu d’assouplir le ratio de réserve supplémentaire des banques au cours de l’été. En théorie, cela pourrait leur permettre d’acheter plus d’obligations souveraines.
· Le 28 mai 2025, le Japon a prévu une émission obligataire à 40 ans.
Ça pourrait être un peu plus compliqué que prévu en raison d’un manque d’appétence des institutionnels domestiques pour la duration à l’approche des élections de juillet.
· Nvidia est en train d’investir dans l’informatique quantique via la start-up californienne PsiQuantum qui fabrique des ordinateurs quantiques avec des photons.
Ce sera peut-être la prochaine vague après l’IA…ou une bulle. Le géant américain, qui se présente désormais comme un fournisseur d’infrastructures en IA et en robotique, publie ses résultats financiers pour le premier trimestre le 28 mai. Ils devraient être bons. Il faudra surveiller s’il y a du changement au niveau de la répartition géographique des acheteurs de processeurs Nvidia du fait de la guerre commerciale. La Chine, Taïwan et Singapour occupent une place de choix alors que l’Europe est tout simplement invisible.