L’économie brésilienne connaît de nombreuses difficultés.
Au début des années 2000, le Brésil était perçu comme une économie prometteuse, portée par une vigoureuse croissance. Il constituait le « B » des « BRIC » (Brésil, Russie, Inde, Chine). Ces dernières années en revanche, le Brésil a été marqué par une série de difficultés. Redresser la situation ne sera pas chose facile malgré la hausse du prix des matières premières, une évolution positive pour le pays, gros producteur de denrées alimentaires et de métaux. La tâche du prochain président, Lula ou Jair Bolsonaro, n’en sera pas moins ardue, il devra réformer l’Etat (lutte contre la corruption notamment), restaurer les finances publiques, lutter contre la pauverté, diversifier l’économie et la rendre plus productive.
Des indicateurs économiques dégradés
La croissance brésilienne est en berne.
Le Brésil a souffert de la chute du prix des matières premières en 2014-2015 qui, couplée à une crise politique, a entraîné une récession profonde. Ensuite l’épidémie de Covid-19 a, comme dans le reste du monde, conduit à une nouvelle récession. Le PIB reste légèrement légèrement inférieur à son niveau de 2014 et le PIB par habitant est, lui, près de 20 % plus bas que son niveau d’il y a huit ans, la richesse produite n’ayant pas suivi la croissance de la population1. En conséquence de cette conjoncture morose, le chômage a évolué en dents de scie, et a retrouvé suite à la crise sanitaire son niveau de 2015, supérieur à 8 %
Les finances publiques se sont dégradées ces dernières années.
Entre 2014 et 2022, la dette publique exprimée en % du PIB a progressé de près de 30 points et dépasse les 90 %, un niveau élevé pour un pays en développement. Le déficit public a été important sur toute cette période, avec un creux à 13 % du PIB en 2020, pendant la crise sanitaire.
Le solde courant est structurellement déficitaire.
Le déficit régulier du compte courant (de façon schématique du solde commercial) entraîne une dépréciation régulière de la monnaie, puisque le pays demande plus de devises étrangères que les étrangers ne demandent de réal brésilien. Depuis 2014, le réal a perdu près de la moitié de sa valeur face au dollar. Cette situation alimente l’inflation, puisque les importations coûtent plus cher libellées en monnaie locale.
De nombreux obstacles à surmonter malgré une légère amélioration conjoncturelle
Le Brésil bénéficie d’une légère embellie conjoncturelle.
La flambée récente du prix des matières premières (fort rebond économique mondial en sortie de crise sanitaire et guerre en Ukraine) représente une opportunité pour le pays, exportateur de denrées alimentaires, de minerais et de pétrole. En 2022, le déficit courant devrait se réduite à 1,5 % du PIB et l’inflation brésilienne, à 8 %, se situe désormais à des niveaux similaires à ceux constatés en Europe et aux Etats-Unis, frappés de plein fouet par la flambée de l’énergie.
Le candidat qui sera élu président lors du second tour le 30 octobre devra surmonter de nombreux défis économiques.
Signe des difficultés constantes rencontrées par le pays, la croissance ne devrait être que de 0,8 % cette année d’après le FMI, alors même que la flambée du prix des matières premières est plutôt une évolution positive. Le Brésil souffre de nombreux problèmes profond qui ne sont pas aisés à traiter, notamment l’inefficacité de l’Etat et la corruption, la polarisation politique qui complexifie la prise de décision, la trop faible diversification de l’économie, fortement dépendante des matières premières, le niveau élevé de la dette publique et la pauvreté endémique d’une partie de la population.