ACTION FUTURE 20 –Investissement
Romain Boscher et Philippe Tandy
Nous abordons ce sujet qui a été traité lors du colloque INSEEC/ACTION FUTURE qui s’est tenue au mois de mai 2006. Cet article conseille sur les orientations à suivre dans ces périodes si particulières et répond aux principales interrogations des investisseurs : quelles méthodes peut-on suivre ? existe-t-il des marchés ou des secteurs défensift ?
Les crises : leurs particularités et leurs origines
On parle de crise quand les marchés actions des pays développés (autrement dit européens, américains ou même japonais) baissent de 30 voire de 50%. Cela s’est notamment produit lors des krachs de 1929 et de 1987, mais aussi lors de la correction des marchés émergents de 1998 ou encore avec l’éclatement de la bulle des technologiques en 2000-2001. Pourtant chaque crise a ses particularités. On a rarement vu deux crises se produire sous la même forme, avec les mêmes causes produisant les mêmes effets. Elles peuvent être assez diverses dans leurs formes. Alors que dans le cas général, la crise s’étale sur plusieurs semaines et même plutôt plusieurs trimestres, pendant le krach de 1987, plus rien n’était cotable et la liquidité des actifs n’était plus vraiment assurée, comme lors du krach de 1929. Ces deux crises se sont rendu tristement célèbres notamment pour ces raisons-là, même si en valeur, si l’on regarde les chiffres en pourcentage du PIB potentiellement détruit, les investisseurs ont perdu presque autant à d’autres occasions, comme lors de la chute des bourses observée entre 2000 et 2003. La particularité qui a fait la médiatisation des crises de 1929 et 1987 provient de l’instantanéité de la crise, contrairement à la plupart des autres crises. Cela génère une source d’opportunités mais celle-ci nuit aussi beaucoup à la gestion de la crise, parce qu’il est déjà trop tard pour gérer une crise une fois qu’elle est constatée. Dans ces cas de figure extrêmes, la gestion de la crise se limite à un constat : avait-on bien géré par anticipation une future crise ?
Les origines des crises peuvent être très diverses. Il peut s’agir d’un dérapage des taux comme des matières premières. La crise peut être entretenue par une dérive des fondamentaux, une situation qui se dégrade au niveau macro et micro économique, mais elle peut parfois venir d’une gestion du risque, comme ça a été le cas lors de la crise de 1998. Plus le marché baissait, plus il était demandé de réduire les positions pour contenir le risque encouru sur les portefeuilles. Ainsi, plus vous entreteniez la baisse, plus les modèles de risques incitaient à réduire les positions. On a ainsi vu parfois des crises, comme celle de 1998, s’auto-entretenir par le jeu du contrôle des risques. Cela provient d’une sous-estimation du risque engagé dans les obligations russes, qui se sont révélées insolvables : les modèles avaient toléré une prise de levier sur un risque qui était sous-estimé; au fur et à mesure de la baisse, il fallait réduire le levier en vendant des actifs nourrissant un effet de domino. On arrive sur des systèmes ou des modèles qui approchent le comportement moutonnier des investisseurs, un comportement humain par excellence.
La gestion des crises
Les problématiques en amont contiennent l’essentiel des solutions de bonne gestion des crises, qui consistent à bien gérer en amont les déformations des marchés. L’origine des crises a souvent pour point commun d’avoir laissé se déformer les marchés
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