Thu. Nov 21st, 2024

Par Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France

Ressortie à 3.6%, l’inflation CPI sous-jacente aux Etats-Unis, c’est-à-dire l’inflation hors alimentation et énergie, a ralenti en avril à son plus bas niveau en deux ans.

Ce chiffre de l’inflation CPI « core » est ressorti en ligne avec le consensus. On note également des progrès sur la mesure globale de l’inflation CPI, ressortie à 3.4% en avril contre 3.5% en mars. Le taux 10 ans américain qui évoluait à 4.42% avant la publication des chiffres est tombé à 4.34% dans la foulée, traduisant un soulagement de voir les chiffres en ligne avec les attentes et pas au-dessus.

Passé de constat court-terme, on peut toutefois considérer que les progrès réalisés ces derniers mois se font avec difficulté. En 8 mois de temps, l’inflation sous-jacente (CPI core) n’a ralenti que de 0.5%. Et cela fait échos aux nombreuses déclarations des membres de la Fed, dont celles de son président, soulignant le manque de progrès significatifs ces derniers mois. Jerome Powell a déclaré hier soir que « nous ne nous attendions pas à une route tranquille sur l’inflation, nous devons être patients et laisser la politique monétaire faire son travail ». Et les chiffres du jour ne devraient pas infléchir significativement cette position. Le président de la Fed ajouté hier que « la crédibilité des banques centrales est tout ce qui compte », et que « cette crédibilité vient aussi du respect des engagements », c’est-à-dire d’un retour de l’inflation vers l’objectif des 2%.

Le marché anticipe de son côté une première baisse de taux en septembre après cette nouvelle série de chiffres, alors que la BCE procèdera très probablement à sa première baisse en juin.

La réaction des marchés après ces chiffres d’inflation est plutôt modérée parce qu’au même moment, les ventes au détail n’ont pas montré de progrès en avril alors que le consensus attendait une hausse de 0.4%. Et en dézoomant un peu, on constate que les publications macroéconomiques américaines ces dernières semaines sont plus généralement inférieures au consensus que l’inverse, comme le montre l’indice de surprise économique pour les Etats-Unis.

On pourrait donc commencer à penser que l’économie américaine a besoin de ralentir un peu plus pour que la Fed soit convaincue que l’inflation retourne bien, et de façon durable, vers l’objectif de 2%, et procède ainsi à sa première baisse de taux. Est-ce que ce « cocktail » est favorable aux marchés actions américains ? Normalement non, il est plutôt propice à un peu de prudence qui se traduirait par quelques prises de gains et de la consolidation.

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