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Le choc politique pèse sur le CAC 40, mais pas sur l’Europe

Antoine Fraysse-Soulier, analyste de marché pour eToro

Après seulement 27 jours à la tête du gouvernement français, Sébastien Lecornu démissionne devenant le 1er ministre le plus éphémère de la Vème République. Il faut même remonter à la IIIᵉ République pour trouver un gouvernement aussi éphémère.

Comme pour son prédécesseur, le “choc politique” ravive le risque souverain français et l’incertitude réglementaire et budgétaire. Les secteurs les plus domestiques et dépendants des décisions publiques décrochent logiquement davantage. Les banques, très sensibles au risque perçu sur la dette française, affichent ainsi les plus fortes baisses. Or le taux français à 10 ans a bondi et dépassé 3,6% en séance.

Les entreprises dépendantes de la commande publique, comme Bouygues et Veolia chutent de plus de 3 % en bourse, les marchés craignant une pression sur leurs marges en raison des contraintes budgétaires des gouvernements et collectivités locales. Les investisseurs anticipent une réduction des investissements publics et un risque de gels de commandes, impactant les chiffres d’affaires de ces entreprises dépendantes des contrats publics.

Après avoir chuté de plus de 2% ce matin, le Cac 40 se reprend, il ne perd plus que 1,3% dans le sillage de Wall Street, qui s’apprête à ouvrir en hausse. En revanche, les autres indices européens ne sont pas impactés par le remous politique français. En Allemagne par exemple, le Dax 40 gagne 0,37 %, ou le FTSE MIB italien prend +0,15%. La crise est perçue comme domestique, non européenne, ainsi les flux vendeurs sont ciblés sur la France, pas sur la zone euro dans son ensemble. Les indices ont leurs propres catalyseurs, l’Allemagne bénéficie d’anticipations de relance budgétaire et d’un euro plus faible favorable à ses exportations tandis que l’Italie profite de la stabilité relative du gouvernement Meloni.

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