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ACTION FUTURE 33 – Mécanismes financiers

Isabelle Vic-Philippe, Laurent Gonon, Florian Roger

En juillet 2008, la hausse historique des cours du pétrole et des matières premières poussait l’inflation sur les niveaux les plus élevés des 15 dernières années : 5,6% aux États-Unis, 5,2% au Royaume-Uni et 4% en zone euro. Le retournement des prix du pétrole et l’aggravation de la crise avec la faillite de Lehman Brothers ont ensuite renversé les anticipations des investisseurs : le spectre de l’inflation et la perte de pouvoir d’achat ont fait place quasi instantanément à la crainte de la déflation et d’un scénario « à la japonaise ». Aujourd’hui, alors que l’évolution des prix est négative, depuis un an, dans nombre de pays industrialisés, les inquiétudes sur le retour de l’inflation gagnent à nouveau du terrain. Qu’en est-il vraiment? Quelle est l’évolution prévisible des prix ? Y a-t-il un risque de dérapage ? Comment protéger son épargne, son pouvoir d’achat ? A quel coût ?

Vers un retour de l’inflation à moyen terme 
La volatilité du prix des matières premières a considérablement déformé le profil des indices d’inflation depuis le début de l’année dernière. Aux États-Unis, après avoir atteint 5,6% en juillet 2008, la variation annuelle de l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a touché un point bas en 2009, à -2,1%. Des effets de base moins marqués sur les composantes alimentaires et énergétiques devraient maintenant mécaniquement impliquer un rebond de l’IPC avec une accélération sur les deux derniers mois de l’année. L’inflation devrait ainsi revenir en territoire positif dès octobre et se situer vers 2% en fin d’année. En zone euro, le profil est similaire même si l’ampleur des variations est moindre, car les fluctuations de l’Euro ont en partie compensé les mouvements erratiques sur le cours des matières premières. L’inflation a atteint un point bas à -0,6% en juillet et devrait repasser positive en octobre, avant de finir l’année autour de 1%. Après dissipation des effets de base sur les composantes énergie et alimentaire, le creusement des output gaps (écarts entre croissance effective et croissance potentielle) devrait générer un reflux progressif de l’inflation sous-jacente, conduisant le glissement annuel des IPC autour de 1% aux USA, comme en Europe, fin 2010. Historiquement, la dynamique des prix est fortement corrélée à l’activité économique, avec un délai de transmission de 18 à 24 mois. Or la crise, par sa violence, a particulièrement impacté les facteurs de production qui, aujourd’hui, apparaissent bien éloignés de leurs seuils de tension inflationniste. Ainsi, aux États-Unis, le Taux d’Utilisation des Capacités de production (TUC) se situe à des niveaux historiquement faibles (68,0 dont 64,7 pour le secteur manufacturier) et le taux de chômage a plus que doublé depuis le début de la récession (passant de 4,6% à 9,4%).

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