Sat. Jul 6th, 2024

Par DeftHedge – Spécial politique monétaire

Ce dont les médias ont parlé

La 54ème édition du Forum de Davos

La poursuite des tensions en mer Rouge

La hausse du tarif réglementé de l’électricité de 10%
(finalement, il n’y aura pas de gel des prix).

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Ce qui a réellement fait bouger les marchés

Les banques centrales sont de plus en plus prudentes sur le calendrier de baisse des taux.

Retour à la hausse des taux longs sur le marché obligataire

La Chine envisage des mesures de soutien à l’économie. Le fonds souverain chinois, doté de 1200 milliards de dollars de force de frappe, envisage d’intervenir sur le marché boursier local pour le stabiliser.

TAUX D’INTERET

Et si la BCE était la première à baisser les taux ?

La BCE se réunit ce jeudi et devrait souffler le chaud et le froid concernant ses intentions pour les mois à venir. Une baisse des taux aura bien lieu. Mais quand ?
Lors des 9 derniers cycles d’assouplissement monétaire, c’est la Fed qui a baissé la première ses taux à 8 reprises. Et si cette fois c’était la BCE ?
Les arguments en faveur de ce scénario sont nombreux :
● L’indice des prix à la consommation devrait atteindre 2,1% en 2025 selon les projections de la BCE.
● L’indice PCCI (Persistent and Common Component of Inflation) hors alimentation et énergie, qui est l’indicateur favori de la banque centrale pour mesurer les pressions inflationnistes en zone euro, a chuté sous 2% en novembre.
● La boucle prix-profit a disparu.
● La croissance montre des signes de ralentissement évidents.
● L’Allemagne devrait être en récession toute l’année.
La logique économique voudrait que la BCE baisse ses taux avant la Fed. Mais ce n’est pas garanti. Par le passé, la BCE a souvent tardé à réagir. Il n’est pas exclu que ce soit également le cas maintenant que se pose la question du soutien à la croissance et de l’assouplissement des conditions monétaires.

A quoi va ressembler le cycle d’assouplissement ?

Scénario central : retour de la croissance à ses niveaux d’avant-Covid au fur à mesure que la politique budgétaire devient moins expansionniste et que les hausses de taux se répercutent sur l’économie.
Lent pivot des banques centrales : l’inflation n’est pas suffisamment élevée pour constituer une contrainte majeure pour les économies. Mais elle reste suffisamment élevée pour dissuader les banques centrales de baisser trop rapidement et de manière agressive les taux directeurs, ce qui pourrait relancer l’inflation.

Important décalage entre les anticipations et le discours des banques centrales : les marchés s’attendent à des baisses de taux agressives dès le mois de mars, comme ce fut le cas lors des précédents cycles de baisse. Mais il y a une différence de taille : il n’y a pas de récession cette fois-ci. Les banques centrales sont plus prudentes et prévoient seulement deux à trois baisses de taux de 25 points de base chacune cette année.
Des dépenses budgétaires élevées et prolongées créent une pression structurelle en faveur d’un resserrement de la politique monétaire afin de baisser le coût de refinancement des États.

« Le marché ne devrait pas s’attendre à des baisses de taux en 2024 ». – Robert Holzmann, gouverneur de la banque centrale autrichienne.
Holzmann fait partie des dissidents au sein de la BCE. Mais son propos nous éclaire certainement sur l’issue de la réunion de la BCE de cette semaine.
Si vous vous attendez à ce que la BCE s’engage sur un calendrier de baisse des taux dès à présent, vous allez être déçu !

MATIERES PREMIERES

CHARBON
Malgré l’impératif de transition énergétique, le charbon a la cote.
En 2023, les importations de charbon par la Chine ont bondi de 61,8% – un niveau record.
Cela s’explique par la nécessité de relance rapide de la croissance…mais cela se fait au prix
d’une hausse importante des émissions de gaz à effet de serre.

PETROLE
Rebond à venir pour le pétrole ?
C’est ce qu’envisagent les consultants de Wood MacKenzie.
Ils prévoient que la demande de pétrole va augmenter
de 2 millions de barils par jour en 2024, pour atteindre 103.5 millions.
Un quart de la hausse s’expliquerait par un accroissement de la demande en provenance de la Chine.

METAUX
Au regard du dernier rapport COT de la CFTC, les spéculateurs ont réduit leurs
positions acheteuses sur les métaux, en particulier l’or, le cuivre et l’argent.
Sur l’or, les positions acheteuses ont diminué de 23% en l’espace d’une semaine. C’est élevé.
Mais cela reflète, selon nous, essentiellement des prises de bénéfices.

FOREX

USD
Le dollar index a atteint un point haut d’un mois la semaine passée
après la victoire de Donald Trump à la primaire de l’Iowa.
Tout semble indiquer qu’il sera le candidat des Républicains à l’élection du 5/11.
En outre, la prudence de la Fed sur la baisse des taux aide le dollar américain.

PLN
Mauvaise passe à venir pour le zloty polonais ?
Les fortes tensions politiques en Pologne suivant les élections de l’automne dernier devraient inciter les investisseurs à déboucler leurs positions longues (acheteuses).
Il y a aussi un risque que le politique s’immisce dans la politique monétaire.

CNH

Le yuan chinois continue de s’affaiblir.
L’économie de la Chine en a besoin.
Mais cela doit se faire de manière contrôlée. Le taux de change réel effectif (qui permet de savoir si une devise est survalorisée ou sous-valorisée) du CNH est inférieur de 10% à sa moyenne
sur les dix dernières années.
Et ce n’est pas fini !

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