Mon. Dec 2nd, 2024

Par Thomas Jaquet, Responsable France chez Freedom24

« À l’approche de la fin de l’année 2024, les investisseurs se retrouvent confrontés à une combinaison d’incertitudes politiques, économiques et géopolitiques. Les décisions concernant les taux d’intérêt, les résultats des entreprises, la trajectoire économique de la Chine et les risques liés à la chaîne d’approvisionnement mondiale seront des éléments clés à surveiller. Parallèlement, les dépenses de consommation pendant les fêtes, les fluctuations des prix du pétrole et les tensions géopolitiques devraient ajouter de la volatilité aux marchés mondiaux. Dans ce contexte, la diversification des portefeuilles et le suivi des tendances sectorielles –  qu’elles soient influencées par les politiques, les données économiques ou les événements mondiaux – seront essentiels pour naviguer efficacement dans le paysage des marchés durant les derniers mois de 2024. » conclut Thomas Jaquet, Responsable France chez Freedom24.

Alors que l’année s’achève, de nombreux facteurs en dehors de l’élection présidentielle américaine, sont susceptibles d’influencer les mouvements des marchés.

  1. L’évolution de la politique monétaire et des taux d’intérêt
  • Aux Etats-Unis. Les décisions de la Fed sur les taux d’intérêt influencent directement le sentiment des marchés. Selon les résultats de fin d’année, elle ajustera les taux d’intérêt pour réguler l’inflation. Si l’inflation reste élevée, la hausse des taux ralentira les secteurs en croissance, comme la technologie. A l’inverse, une baisse de l’inflation inciterait la Fed à réduire les taux, stimulant ainsi l’économie et soutenant les marchés, notamment ceux de la technologie, des biens de consommation discrétionnaires et de l’immobilier.
  • En Europe. Outre les États-Unis, les investisseurs surveilleront la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre, qui luttent contre l’inflation en Europe et au Royaume-Uni. Des taux plus élevés dans ces régions auraient des répercussions sur les marchés mondiaux, en particulier sur les marchés émergents et les secteurs le plus endettés, particulièrement sensibles à la hausse des coûts d’emprunt.

2. Revenus et rentabilité des entreprises

  • Saison des résultats du quatrième trimestre. En novembre et décembre, les entreprises publient leurs résultats pour le quatrième trimestre, offrant ainsi un aperçu de l’état du marché. Les secteurs clés tels que la technologie, l’énergie et les biens de consommation de base seront particulièrement surveillés. Les investisseurs évalueront si ces entreprises ont su surmonter les défis liés à l’inflation, à la hausse des taux d’intérêt et à l’incertitude géopolitique.
  • Marges bénéficiaires sous pression. Les coûts élevés des intrants, notamment pour les entreprises dépendantes des chaînes d’approvisionnement mondiales (comme les semi-conducteurs et les produits industriels), risquent de comprimer les marges bénéficiaires. Les investisseurs devront suivre de près les prévisions des grandes entreprises, car l’inflation et l’augmentation des coûts salariaux pourraient continuer à éroder la rentabilité dans de nombreux secteurs.

3. Le ralentissement économique en Chine

  • Poursuite de la récession en Chine. Les difficultés économiques persistantes de la Chine, telles que la faible croissance et le taux de chômage élevé chez les jeunes, demeurent une préoccupation mondiale. Malgré les efforts du gouvernement pour stimuler l’économie par des politiques fiscales et monétaires, les risques sont élevés pour les entreprises qui dépendent de la croissance chinoise, comme celles des secteurs du luxe, de la technologie et de l’industrie. Les investisseurs doivent également prendre en compte l’impact de ce ralentissement sur les matières premières, notamment le pétrole, le cuivre et le minerai de fer.
  • Poursuite de la crise immobilière. La crise immobilière en Chine, marquée par les difficultés financières de grandes entreprises comme Evergrande et Country Garden, risque d’accroître l’instabilité du marché. Un ralentissement sévère du secteur immobilier chinois risque de peser sur les prix mondiaux des matières premières et de fragiliser les économies émergentes qui dépendent de la demande chinoise.

4. Perturbations de la chaîne d’approvisionnement et produits de base

  • Volatilité du prix du pétrole. En raison des conflits au Moyen-Orient et de l’évolution de l’économie mondiale, les prix du pétrole, influencés par l’OPEP, sont susceptibles de rester très volatils tout au long de l’année. Toute nouvelle perturbation dans les régions productrices de pétrole pourrait conduire à une hausse des prix, bénéficiant aux entreprises du secteur de l’énergie, tout en impactant négativement la rentabilité des secteurs dépendants du pétrole, comme les compagnies aériennes et le transport.
  • Matières premières essentielles. Les investisseurs resteront attentifs à l’évolution d’autres matières premières stratégiques, telles que le cuivre (lié à l’énergie verte et à la technologie), le lithium (pour la production de véhicules électriques) et l’uranium (énergie nucléaire). Des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement ou une instabilité géopolitique dans des régions clés comme l’Amérique du Sud, l’Afrique ou l’Australie pourraient entraîner une hausse des prix, influençant ainsi le sentiment du marché et les bénéfices des entreprises concernées.

5. Fêtes de fin d’année et dépenses de consommation

  • Performance du secteur de la vente au détail. La période des fêtes de fin d’année, traditionnellement un des principaux moteurs de profit pour les entreprises de biens de consommation discrétionnaires, peut offrir des indices sur la vigueur de la consommation aux États-Unis. Bien que l’inflation ralentisse, les coûts d’emprunt élevés et la stagnation des salaires risquent de freiner les dépenses des consommateurs, ce qui pourrait affecter les entreprises des secteurs de la vente au détail et du commerce électronique, comme Amazon, Walmart et Target.
  • Croissance du e-commerce. Si les achats en ligne poursuivent leur progression pendant les fêtes de fin d’année, les entreprises de e-commerce bénéficieront d’une croissance, malgré des bénéfices potentiellement réduits par les frais d’expédition et les contraintes logistiques.

6. Risques géopolitiques

  • Conflit entre la Russie et l’Ukraine. L’évolution de la guerre en Ukraine entraîne des répercussions continues sur les marchés mondiaux, notamment dans les secteurs de l’énergie et de l’agriculture. Une escalade du conflit ou des perturbations de l’approvisionnement en énergie en provenance de la Russie entraîneraient une hausse des prix du gaz naturel et du pétrole, avec des conséquences sur l’économie européenne et une influence notable sur le sentiment des marchés.
  • Tensions au Moyen-Orient. Le conflit entre Israël et le Hamas, ainsi que les tensions croissantes avec l’Iran, risquent d’intensifier la volatilité sur les marchés de l’énergie et des valeurs de défense. Les investisseurs doivent rester vigilants face à d’éventuelles perturbations des chaînes d’approvisionnement ou à une nouvelle instabilité dans cette région stratégique, en particulier concernant le pétrole et le gaz naturel.

7. Risques liés à la dette américaine et à la fermeture du gouvernement

  • Fermeture du gouvernement. La menace de fermeture du gouvernement américain demeure préoccupante alors que le Congrès poursuit ses négociations sur le budget. Une fermeture prolongée engendrerait des licenciements, une diminution de la production et des retards dans le paiement des contrats publics, impactant des secteurs tels que la défense, la santé et les infrastructures. Cette situation pourrait accentuer l’incertitude économique et affaiblir la perception de stabilité fiscale, provoquant une réaction défavorable des marchés.
  • Niveau d’endettement des États-Unis. Le niveau élevé de la dette publique américaine, combiné à l’impasse politique actuelle, accentue l’incertitude chez les investisseurs. Un renforcement des préoccupations concernant les perspectives budgétaires des États-Unis entraînerait une hausse des rendements obligataires, exerçant une pression sur les secteurs sensibles aux taux d’intérêt, tels que les services publics et l’immobilier.

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