Fri. Nov 22nd, 2024

ACTION FUTURE 57

Dominique Stucki

Le succès retentissant des levées de fonds enregistrées par certaines start- ups françaises non cotées (Blablacar vient de récolter 200 millions de dollars auprès de plusieurs fonds d’investissement) amène à s’interroger sur l’utilité d’une introduction en Bourse pour les nouvelles pépites. Et pourquoi choisir une place conçue pour les PME françaises, comme Alternext ou Alternativa, quand des champions nationaux préfèrent le Nasdaq (Criteo) ou les marchés réglementés ?

Pourquoi introduire une start-up ? 

Quels sont les objectifs principaux d’une introduction en Bourse de PME ?

Souvent envisagée par les observateurs comme l’aboutissement d’une aventure entrepreneuriale, l’admission sur un marché de capitaux d’une start-up ou d’une société familiale marque plutôt, pour leurs dirigeants, le prolongement du développement de l’activité en vue d’une accélération de la croissance. Le dessein poursuivi par l’entreprise peut toutefois différer des motivations des actionnaires.

Du point de vue des dirigeants, l’augmentation des fonds propres est, en général, le premier but identifié, en particulier pour les secteurs dans lesquels les besoins en capitaux sont très élevés : ainsi, au moins sept entreprises de biotechnologies se sont introduites en France en 2015. Dans la pratique, le gain en notoriété et en visibilité découlant de la cotation se révèle également être un facteur important de satisfaction pour les chefs d’entreprise ayant effectivement mené à bien une telle opération.

Bien que moins décisif, le renforcement des possibilités de croissance externe à travers l’accès à une monnaie d’échange liquide pour les propriétaires de cibles consentant à un apport de titres est présenté comme un avantage non négligeable.

Enfin, la Bourse offre aux PME des outils de recrutement et de fidélisation efficaces des salariés (actions gratuites, options etc.).

Du point de vue des actionnaires, une étude des motivations de ce type d’opération met en lumière la disparité d’intérêts entre les managers et les actionnaires financiers (fonds d’investissement, business angels etc.).

Alors que ces derniers voient l’introduction comme une possible opportunité de céder leur portefeuille (dépendant bien sûr de l’orientation des marchés à la date d’admission), la réalisation du patrimoine professionnel constitue rarement l’objectif premier des dirigeants, même si la liquidité offerte par les marchés financiers est appréciée de tous. Pour les entreprises familiales, elle permet souvent l’organisation maîtrisée de la succession.

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http://www.action-future.com/index.php/2015/10/10/action-future-57/

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