Thu. Nov 21st, 2024

Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France

La volatilité grimpe depuis quelques jours, ce qui est régulièrement le cas avant l’élection présidentielle américaine. Mais à la différence de 2016 et 2020, elle pourrait grimper cette fois-ci, après l’élection.

En 2020, la volatilité était déjà très élevée une grande partie de l’année en raison de la pandémie, non seulement avec un pic à plus de 80 en mars, mais également avec des répliques à plus de 40 pendant l’année. L’élection de Joe Biden a calmé les marchés après une année marquée par le Covid mais également un mandat plutôt agité de Donald Trump. Il n’y avait donc pas vraiment de raison de voir la volatilité grimper à nouveau les jours suivant l’élection de 2020.

Si on se penche maintenant sur l’élection de 2016, il est bon de rappeler que les indices sortaient de deux ans de consolidation après le fort rallye de 2011 à 2014. C’est-à-dire que les grands indices américains comme le SP500 ou le DowJones évoluaient sans tendance durant les deux années qui ont précédé l’élection. Il n’y avait donc pas vraiment d’excès à corriger à ce moment et les multiples de valorisation du SP500 étaient « normaux », entre 14 et 17 fois les bénéfices anticipés, sur les 24 mois précédant l’élection. Donc après la surprise de l’élection, qui aura duré quelques heures, les marchés se sont remis en ordre de marche haussière, stimulés notamment par les promesses de baisses de d’impôt et de dérégulation de Donald Trump.

En 2024, la situation est sensiblement différente des précédentes : le SP500 a connu un fort rallye depuis 2022 ponctué de quelques corrections mais qui n’ont pas permis aux multiples de valorisation de se détendre (plus de 21 fois les bénéfices actuellement). Le « besoin » de consolidation et la cherté des marchés sont donc plus importants cette fois-ci qu’en 2016 par exemple.

Si Kamala Harris remportait l’élection, son programme moins expansionniste que celui de Donald Trump, et fiscalement moins favorable, pourrait « offrir » aux marchés les arguments nécessaires à une phase de consolidation, pendant laquelle la volatilité serait normalement un peu plus élevée. Pas sur toute la durée du mandat évidemment mais au moins dans les premières semaines voire les quelques mois après l’élection.

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