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ACTION FUTURE 47 – Trading

Stéphane Ceaux-Dutheil
Propos recueillis par Emmanuel Garin le 5 Mars 2013

-Quelles raisons vous ont poussé à mettre en place un algorithme de trading ?
Stéphane Ceaux-Dutheil : Il y a deux domaines qui viennent à l’esprit lorsqu’on évoque un phénomène aléatoire et chaotique : la météo et la Bourse. Nous sommes convaincus qu’en Bourse comme en météo, un minimum d’ordre se cache sous un phénomène aléatoire et chaotique. La particularité de l’algorithme de trading est d’être capable de faire le dos rond dans des marchés plats ou trop volatils, et de « scorer » dans des marchés où la volatilité est moyenne ou forte. En 1963, Edward Lorenz a été le premier météorologue à mettre en évidence le caractère vraisemblablement chaotique de la météorologie en créant le Modèle de Lorenz, appelé aussi Système dynamique de Lorenz. Il s’agit d’une modélisation simplifiée de phénomènes météorologiques basée sur la mécanique des fluides. Pour simplifier, son objectif était de mettre en équation un certain nombre de données afin de trouver de l’ordre caché sous un désordre apparent. Son but : prévoir avec régularité l’évolution météorologique.
Mon grand-père adepte du plein air toute sa vie durant était bien loin des théories de Lorenz. Par contre sa capacité à prévoir le temps sur quelques jours était époustouflante. Je ne me trompe certainement pas en disant que, statistiquement, il faisait mieux que bon nombre de présentateurs météo de l’époque. Son secret ?
Observer très attentivement les phénomènes météorologiques : les températures, la brume, les nuages, le vent, la rosée du matin… Une longue observation de ces paramètres principaux lui permettait de prévoir avec une grande régularité le temps à venir. Par contre je me souviens qu’il disait par moment : « Là je ne sais pas ». Il s’engageait uniquement sur les choses récurrentes qu’il avait décelées à l’œil.
Sous un phénomène dit aléatoire et chaotique, soit théoriquement imprévisible, se cacherait-il un minimum d’ordre qui plus est récurrent ?
Les scientifiques l’ont démontré au sujet de la météo. Sinon, Météo France et la somme d’algorithmes inspirée pour partie des travaux de Lorenz n’auraient plus lieu d’être.
-Vous avez voulu l’appliquer aux variations boursières ?
S C-D: Beaucoup d’études mathématiques ont tenté de mettre en équation les variations des cours de Bourse, et il y en aura encore beaucoup à l’avenir.

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