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ACTION FUTURE 50 – Économie

Gustavo Horenstein – Dorval Finance

La compétitivité s’est durablement invitée au cœur du débat public. Pourtant, ce concept n’a pas de définition économique claire. Il y a au moins trois interprétations : 1/ la capacité d’une économie à exporter et à concurrencer les productions d’autres économies sur les marchés internationaux dans une logique de confrontation économique mondiale, 2/ la capacité des entreprises, prises individuellement, à gagner des parts de marché (nationales et inter- nationales) et être profitables et 3/ la capacité d’une économie à croître dans la durée et à améliorer le niveau de vie de ses habitants. la définition retenue, l’analyse de la situation économique et les solutions apportées seront radicalement différentes. Première définition est exclusivement centrée sur les performances à l’exportation avec comme données clés le solde commercial, les parts de marchés à l’exportation, le taux de change réel. La deuxième définition est purement microéconomique et ce qui est vrai pour une entreprise ne l’est pas forcément pour un pays. Dans la dernière définition, la compétitivité de l’économie va se mesurer en croissance du PIB/tête, en productivité horaire du travail, en taux de chômage. La capacité à exporter est une des facettes de la compétitivité et un bon indicateur de la capacité d’offre d’une économie.

La compétitivité : une obsession européenne…
La crise Européenne a été souvent analysée comme une crise de la compétitivité des pays du Sud. Dans cette vision « allemande » de la crise, ces derniers ont bénéficié de la création de l’euro pour alimenter un boom de la demande sans effectuer les réformes structurelles nécessaires. L’Espagne est un contre-exemple. Ses performances à l’exportation sont restées excellentes depuis l’introduction de l’euro. Dans le cas de l’Espagne, comme de l’Irlande, la crise est due à une bulle de crédit qui a mal tourné plutôt qu’un problème de perte de compétitivité. La sortie de crise ne nécessite donc pas tant une réduction des salaires qu’un nettoyage des bilans bancaires et une politique de soutien de la demande. Quid de la question lancinante de la compétitivité française ? À ce titre, le dernier classement du World Economic Forum (WEF) est riche d’enseignement. La France perd deux rangs dans le classement passant de la 21ème à la 23ème place. Cependant, la France est dans le groupe composé de l’Australie, Luxembourg, Malaisie, Corée du Sud, des pays qui sont généralement perçus comme compétitifs. Lors du premier classement du WEF en 2006, la France se plaçait au 15ème rang. En termes de sous- composante, la France est au-dessus des économies comparables…

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