Mon. Dec 23rd, 2024

ACTION FUTURE 63 – rubrique SECTEURS D’INVESTISSEMENT

Elisabeth Crupi

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le grand public français ne semble pas avoir d’appétence pour l’investissement. Plus de 330 milliards d’euros dorment sur les comptes courants des Français. Un montant record, selon la Banque de France.

Au fil des années, le compte courant s’impose comme le placement préféré des particuliers. Entre 2014 et 2015, les sommes ajoutées ont même double passant de 16 à… 36 milliards d’euros. S’il permet une grande liquidité, l’argent y est littéralement immobile : il ne fructifie pas et sert encore moins l’économie réelle. Ce n’est pas faute, pourtant, de produits bancaires destines à attirer l’épargne : Livret A, PEL, LDD, assurance-vie, nous sommes assaillis de tous côtés.

D’après une étude de la Caisse d’Épargne auprès de ses clients, 38 % d’entre eux pointent du doigt la faible rentabilité des produits d’épargne : Quelle différence entre un livret A à 0,75 % et un compte à vue ? Elle met également en avant une information essentielle : le taux minimum qui pourrait les inciter à placer leur épargne s’élèverait à 3,5 %.

La fin du monopole bancaire

En 2014, une nouvelle possibilité d’épargne a été mise à la disposition des Français : prêter directement aux TPE-PME, sans intermédiation bancaire, et percevoir des intérêts. Appelé « crowdlending », ce segment du crowdfunding permet aux épargnants de faire fructifier l’argent placé tout en sachant précisément où travaille chaque centime. Aujourd’hui, une quinzaine de plateformes, généralistes ou spécialisées, proposent aux particuliers de reprendre la main sur leur argent et ce, quel que soit leur niveau d’épargne.

En effet, le montant des investissements se situe entre 20 et 2 000 euros par projet d’entreprise. Selon le blog crowdlending.fr , le taux d’intérêt moyen des différentes plateformes dépasse les 7 % bruts en 2016. Chaque prêteur constate également la rapidité des retombées : la plupart des entreprises commencent à rembourser dès le premier mois qui suit leur levée de fond.

Sur les plateformes, une page est dédiée à chaque projet d’entreprise. Les particuliers prêtent aux entreprises de leur choix en fonction de leurs projets de développement, de leur secteur d’activité, de leur localisation, des données financières, des taux d’intérêts, du niveau de risque… Le même mois, vous pouvez investir dans un cabinet d’avocat à Bordeaux, dans des panneaux solaires à Montpellier et dans un restaurant franchisé à Grenoble. Un nouveau lien, plus direct, entre des citoyens et les entrepreneurs est ainsi créé. Aujourd’hui, nous pouvons donc tous devenir (micro-)investisseurs, quels que soient nos moyens : une avancée considérable dans notre rapport individuel à l’économie et à l’argent.

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http://www.action-future.com/index.php/2017/06/10/action-future-63/

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