Vincent Boy, Analyste marché chez IG France
Les marchés semblent une nouvelle fois acheter les nouvelles rassurantes et laisser de côté les informations négatives concernant le virus et l’impact sur l’économie mondiale.
Aux Etats-Unis, le nombre de nouveaux cas et de décès continuent de baisser, conduisant les gouverneurs de certains Etats à réfléchir au meilleur moyen de rouvrir l’économie rapidement sans pour autant risquer de voir une seconde vague de l’épidémie dans les semaines à venir. En revanche, bien que le nombre de nouveaux cas semble diminuer aux Etats-Unis et au niveau mondial, certaines régions en Asie, ainsi que la Russie voient le nombre augmenter de façon inquiétante.
En effet Singapour, qui n’avait que jusqu’à mercredi dernier constaté que 1600 cas, voit aujourd’hui le total afficher 2900, avec une augmentation de près de 400 durant les dernières 24h. La Russie de son côté enregistrait 8500 cas à la même date la semaine dernière et présente maintenant près de 18500 personnes atteintes par le virus.
Aux Etats-Unis, bien que l’épicentre situé à New York voit une baisse de la tendance, de nombreux autres Etats ont vu le nombre augmenter durant les derniers jours comme la Californie ou le Connecticut.
Ainsi, malgré les risques de voir une seconde vague, l’économie américaine pourrait rouvrir début mai à en croire le président américain. Une réouverture partielle et différente Etat par Etat pourrait augmenter le risque de voir de nouvelles transmissions, surtout si les transports entre les Etats sont de nouveau opérationnels.
Dans tous les cas le président américain a d’ores et déjà annoncé que la décision de rouvrir l’économie lui appartenait et que les gouverneurs n’en prendraient pas l’initiative. Rappelons que la décision de fermer l’économie et de mettre en confinement la population appartenait selon lui toujours aux gouverneurs de chaque Etat. Donald Trump a ajouté qu’un plan de retour à la normale devrait être prêt dans quelques jours.
Sur le marché du pétrole, l’OPEP+ et d’autres pays producteurs comme le Canada et les Etats-Unis ont décidé d’une réduction historique de près de 20 millions de barils par jour pour mai et juin. Les cours du pétrole n’ont en revanche pas avancé davantage à la suite de cette annonce car l’impact sur la demande pourrait atteindre 30 millions de barils par jour, ce qui rend la baisse inefficace pour équilibrer le marché dans son ensemble.
Les investisseurs vont maintenant devoir évoluer avec la saison des résultats qui démarre aujourd’hui avec JPMorgan et Wells Fargo puis Bank Of America, Citi Group et Goldman Sachs demain. Malgré l’espoir de voir l’économie reprendre à 100% dès le troisième trimestre, les résultats des sociétés pour le T1 et surtout les perspectives de ces dernières pour le reste de l’année et au-delà pourraient doucher les espoirs prématurés des marchés.
Par ailleurs la Chine, qui a publié des chiffres sur les niveaux d’importations et d’exportations la nuit dernière au-delà des attentes, annoncera les chiffres sur la croissance de son PIB vendredi et ces derniers pourraient faire ressortir une contraction, soit la première depuis 1992.