Mon. Dec 23rd, 2024

Nous sommes dans la période de perturbation météorologique maximale d’El Niño jusqu’en janvier, avec des répercussions sur les marchés de l’agriculture, de l’énergie et du transport maritime, et nous estimons que son impact durera jusqu’au milieu de l’année. Ce phénomène de réchauffement climatique devrait être l’un des plus importants jamais observés (voir le graphique) et s’ajoute aux tendances du changement climatique qui ont déjà fait de cette année la plus chaude du monde, avec 1,3 °C de plus qu’à l’époque préindustrielle. Les effets d’El Niño sont vastes et globaux, et diffèrent selon les régions et l’intensité du phénomène. Nous constatons déjà des perturbations dans le transport maritime sur le canal de Panama et une flambée des prix du cacao, pour ne citer que deux exemples. En revanche, un hiver plus doux pourrait faire baisser les prix du mazout et du gaz naturel.

LE CANAL ET LE CHOCOLAT : 

  1. Le Panama connaît déjà sa pire sécheresse depuis 80 ans. Le canal est contraint de continuer à réduire sa capacité journalière de 36 à 18 navires d’ici février, ce qui affecte particulièrement les plus grands porte-conteneurs et méthaniers, ainsi que les transporteurs de Maersk (MAERSKB.CO) à Cheniere (GNL). Les taux de fret des conteneurs mondiaux ont atteint leur niveau le plus bas, mais n’ont pas encore connu de hausse.
  2. Les prix du cacao ont bondi de 75 % cette année pour atteindre des sommets inégalés depuis 45 ans, sous l’effet de la perturbation de l’offre causée par El Nino chez les principaux producteurs d’Afrique de l’Ouest. Cette situation, combinée à des stocks très bas, a causé des maux de tête aux producteurs de chocolat, de Barry Callebaut (BARN.ZU) à Hershey (HSY).

FUEL DOMESTIQUE ET GAZ NATUREL :

  1. Le nord-est représente 80 % de la demande américaine de fioul domestique. Il devrait connaître des températures hivernales supérieures à la moyenne, ce qui pourrait réduire la demande. Le dernier grand événement El Niño en 2015-16 a entraîné une baisse de 18% de la demande. Les prix ont baissé récemment mais restent supérieurs aux moyennes à long terme, les stocks étant faibles.
  2. Les prix européens du gaz naturel ont chuté de 80 % par rapport à leurs sommets de 2022, mais ils ont doublé par rapport à leurs niveaux les plus bas de mai. Cela devrait entraîner une hausse des prix de l’énergie pour les ménages britanniques lors de la révision trimestrielle d’aujourd’hui. Les prévisions annoncent un hiver plus chaud que la moyenne, comme en 2015-16. Si l’on ajoute à cela les niveaux de stockage hivernal sans précédent de 100 % sur le continent, les prix pourraient baisser.

 

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