ACTION FUTURE 48 – Trading
Le métier de trader est avant toute chose un métier de décideur. Certes, le trader analyse des configurations de marchés, via le carnet d’ordres, l’analyse technique ou fondamentale, mais une fois l’analyse faite, les canaux tracés, ou les prix extrapolés; il est temps de décider, et enfin d’agir.
La prise de décision est donc le trait d’union entre l’analyse et l’action. Or, les compétences nécessaires pour être un bon analyste et un bon décideur sont très éloignées, pour ne pas dire opposées. Alors que l’analyste s’attache au détail et à l’exactitude, le décideur, lui, doit trancher et entrer en action. L’analyste qui sommeille en nous prend plaisir à réfléchir, à comprendre les situations de marchés, à expliquer les tendances ou les indicateurs, à chercher le bon signal. Il aime comprendre avant d’agir. Le décideur lui, se nourrit de challenge, de réussite et d’action.
De plus, en trading, l’environnement est très fluctuant, les configurations de marché, qui certes donnent des probabilités plus ou moins fortes restent du domaine de la prédiction, avec tout ce que cela sous-entend d’incertain. Une bonne décision revient donc à donner la priorité à une variante préférentielle en termes de probabilité, rien de plus. Au-delà donc des compétences techniques d’analyse ou de réflexion, on parle bien de capacités psychologiques pour prendre une décision et pour la mettre en action.
Dans cette bataille, qui oppose les deux côtés de la force, le trader est soumis à
des leviers psychologiques instinctifs et naturels. La plupart, issus de l’évolution successive des espèces, sont plutôt porteurs et bénéfiques pour l’individu, mais certains de ces leviers sont de véritables pièges pour le trader. Ce que le trading nous demande va en effet à l’encontre de la nature humaine, et pour équilibrer les gains, le trader doit dompter certains réflexes comportementaux ancestraux.
Fidèle à ma décision !
En 1947, Kurt Lewis analyse le processus de l’effet de gel, et montre que l’individu adhère plus à une décision finale qu’aux raisons qui le poussent à la prendre.
En effet, une fois la décision prise, elle s’ancre en vous et les éléments pris en compte s’effacent, fondent comme neige au soleil. La décision gèle en quelque sorte son univers d’alternatives et vous conduit à agir en cohérence avec la décision initiale. C’est une des nombreuses bases d’erreurs dans les décisions que nous prenons tous.
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