Mon. Dec 2nd, 2024

Par Geoffroy Landoeuer, Directeur de la Gestion financière de Turgot AM

Septembre 2024 aura finalement trompé les statistiques passées, qui avec 53 replis mensuels au cours des 95 dernières années en font le mois le plus baissier de tous. Il aura malgré tout fallu attendre la dernière partie du mois pour basculer en territoire positif sur les marchés actions. Au bout du compte, l’Eurostoxx 50 et le S&P 500 ont fini en hausse de respectivement de +0,93% et +2,14%.

En début de mois, les investisseurs n’ont guère été rassurés par les indicateurs conjoncturels, qu’il s’agisse de l’activité en Chine ou du marché du travail américain.

Le rattrapage de Jerome Powell

C’est principalement la FED qui a renversé la tendance en diminuant ses taux de 50 points de base, soit deux fois plus qu’attendu par les opérateurs, à 4,75-5%. Il sera longtemps reproché à Jerome Powell d’avoir été en retard dans son cycle de hausse des taux face à l’inflation. Le Président de la Réserve fédérale américaine avait à maintes reprises exprimé sa volonté de ne pas reproduire les erreurs des années 1970, lorsque les taux avaient été baissés trop rapidement avant de devoir de nouveau être fortement relevés.

Avec une inflation qui continue à se normaliser et un marché du travail qui, a contrario, commence à vaciller, il semble que Jerome Powell n’a finalement pas voulu rentrer dans l’histoire comme le Président de la Fed systématiquement à la traîne sur le cycle ou «behind the curve» et une nouvelle baisse de 50 points de base est encore attendue pour 2024 pour un futur taux terminal à 2,90%.

«Baisse repetita» pour la BCE?

De son côté, la BCE a, comme prévu, de nouveau diminué de 25 points de base son taux de dépôt, qui s’établit désormais à 3,50%. Ses membres ont semblé écarter une nouvelle baisse lors de la réunion d’octobre, mais les statistiques PMI décevantes, principalement en Allemagne et France, pourraient remettre ce scénario en cause. Les chiffres de l’inflation globale ont quant à eux continué à ralentir (France +1,2%, Allemagne +1,6%) mais la hausse des prix des services reste encore trop importante (+3,8%) et certaines données (Indeed) indiquent toujours une croissance soutenue des salaires.

La Chine à la relance

A noter aussi que les investisseurs ont en fin de mois particulièrement apprécié que la Chine semble enfin agir pour soutenir son objectif de croissance de 5%. La People’s Bank of China a en effet diminué différents taux pour «libérer» 142 Mds$. Un Politburo économique exceptionnel a ensuite décidé d’un plan de relance de 284 Mds$ (contre 586 Mds$ en 2008), financé par des émissions d’obligations souveraines, afin de soutenir pour moitié la consommation et pour moitié les collectivités locales. En conséquence, l’indice actions chinoises CSI 300 s’est envolé de +25% en cinq séances, mais demeurait encore en retrait de -10% sur 3 ans à fin septembre.

Côté géopolitique, l’engrenage au Moyen-Orient s’accélère. Au Liban, Israël est parvenu en quelques jours seulement à blesser des milliers de soldats du Hezbollah et à décapiter son état-major. Alors que la riposte iranienne était redoutée – elle s’est finalement concrétisée le 1er octobre –, les prix du pétrole, qui ont fortement diminué sur la période (-8%) en raison de la conjoncture internationale dégradée, seront à surveiller…

Dans ce contexte, les taux d’intérêt se sont inscrits en baisse, de 18 points de base à 2,12% pour le taux souverain allemand à 10 ans et de 12 points de base à 3,78% pour le 10 ans américain. Les spreads de crédit et pays se sont resserrés, à l’exception de celui de la France qui malgré la nomination enfin d’un nouveau Premier ministre et de son gouvernement a retrouvé ses plus hauts (+80 points de base par rapport à l’Allemagne). Les indices Bloomberg Barclays € Aggregate et Global (couvert en euro) ont ainsi progressé de respectivement +1,23% et +1,02% au titre du mois écoulé.

Turgot Oblig Plus est en hausse de +0,81% sur septembre et de +4,06% sur 2024.

Toutes les thématiques obligataires de Turgot Oblig Plus ont contribué à la hausse, qui a atteint 0,81% en septembre, tirée principalement par celle des Hybrides Corporates (25% pour +19 points de base) et celle des Souverains (17% pour +19 points de base également). Nous avions conservé notre position vendeuse d’OAT (8%) contre Bund initiée en juin, laquelle a contribué sur la période à une progression de 4 points de base. Par ailleurs, en fin de mois, nous avons désensibilisé le portefeuille à la marge, de 3,81 à 3,63.

Enfin, le portage a contribué à une hausse de 35 points de base de la performance et le taux de rendement du portefeuille investi était à fin septembre toujours attractif à 3,92%, ce qui constitue un important réservoir de performance pour les mois à venir.


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