Wed. Dec 25th, 2024

par Emmanuel Auboyneau, Gérant associé – Amplegest

L’année 2024 s’achève sur une note plutôt positive grâce à une croissance mondiale résiliente et à une poursuite du mouvement désinflationniste. Ce sont toujours les Etats-Unis qui jouent le rôle de locomotive de l’économie planétaire, alors que l’Europe patine et que la Chine se redresse modérément. Ces tendances devraient se poursuivre début 2025. Les politiques monétaires et budgétaires ainsi que l’évolution des conflits géopolitiques devraient ensuite rythmer l’évolution des marchés au cours de l’exercice à venir.

Donald Trump va entamer son second mandat en janvier avec plusieurs certitudes. Tout d’abord l’activité américaine reste solide et a parfaitement digéré le choc de taux d’intérêt de 2022/2023. Ensuite, l’inflation, si elle n’est pas à l’objectif de 2%, n’est plus à court terme un facteur de stress pour la Reserve Fédérale. Toutefois, les politiques mises en place par Donald Trump, notamment sur l’immigrationet les tarifsdouaniers, pourraient relancer les pressions inflationnistes. La Réserve Fédérale a d’ores et déjà adopté un bais plus prudent pour 2025 en raison de ces incertitudes. Elle restera factuelle dans ses futures décisions mais devrait ralentir significativement ses baisses de taux. 2025 devrait globalement rester une annéefavorablepour l’économie américaine.

L’Europe est loin de ces considérations. Les deux principaux pays (Allemagne, France) s’enfoncent dans la crise politique, la croissance reste proche de zéro et, en dépit d’une inflation jugulée, la Banque Centrale Européenne fait toujours preuve d’un excès de prudence. Pourtant, nous pen- sons que les baisses des taux, même si elles sont trop lentes, vont finir par impacter favorablement l’économie. La confiance des agents économiques en Europe est très basse et pourrait se redresser en cas de stabilisation politique et d’évolution favorable du conflit en Ukraine. La situation reste donc aléatoire mais la valorisation très bassedes marchés européens nous incite à ne pas délaisser cette zone.

L’incertitude est également de mise en Chine. Il faudra tout d’abord analyser les premiers échanges de l’administration chinoise avec Donald Trump. Nul n’a intérêt à une dégradation trop importante des rapports bilatéraux. Cela reste toutefois un réelpoint d’interrogation pour les prochains mois. En attendant la croissance chinoise devrait poursuivre son légerredressement, alimenté par des politiques monétaires et budgétaires proactives.

Rien n’est écrit d’avance sur l’évolution du monde en 2025 tant sur le plan économique que géopolitique. Nous savons que les Etats-Unis auront une croissance économique significative, que l’Europe poursuivra une politique monétaire conciliante et que la Chine œuvrera pour relancer son activité. Au-delà, il faudra faire preuve d’adaptationdans nos placements. Nous gardons à ce jour nos positions inchangées avec une surpondération des Etats-Unis en raison de la dynamique de croissance favorable outre Atlantique. Nous conservons nos positions européennes, décevantes en 2024, mais qui conservent du potentiel du fait de leur faible valorisation. Nous sommes surpondérés sur les valeurs de croissance dont la visibilité est importante et qui devraient bénéficier du mouvement de baisse des taux d’intérêt. Nous conservons également nos placements obligataires mais nous sommes cons- cients que cette classe d’actifs a désormais moins d’attrait en raison de la baisse de rendement qui découle de la décrue des taux d’intérêt.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *