Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM
Comme on pouvait s’y attendre, il n’y a pas eu de psychodrame boursier après la censure. Même les valeurs bancaires, qui sont d’habitude plus soumises au risque politique, ont connu une bonne séance hier. La réalité, c’est que le marché a parfaitement intégré qu’une crise de la dette en France est un scénario fantaisiste. La demande pour la dette française reste soutenue, car c’est la dette la plus liquide en Europe et dotée d’un taux de rendement attrayant. Dans le pire des cas, si la situation devait vraiment s’aggraver, la France est « too big to fail », donc la Banque Centrale Européenne finirait par intervenir.
Maintenant que l’épisode de la censure est passée, la question est de savoir si un rallye de Noël est envisageable pour le CAC 40 ? Nous pensons que ça va être compliqué. Les épargnants ont parfaitement intégré que s’ils recherchent du rendement il vaut mieux détenir des actifs américains que des actifs français. On observe des flux sortants de France vers les États-Unis. Malheureusement pour la Bourse de Paris, ça devrait s’accentuer.