par Thomas Jaquet, Responsable France chez Freedom24
À l’approche des élections américaines, les perspectives économiques du marché américain
semblent de plus en plus floues. Après un été marqué par la crainte d’une récession potentielle aux
États-Unis, la FED a finalement envoyé un signal fort en abaissant les taux de 0.5 point afin de
stimuler la consommation.
Bien que la banque JP Morgan ait annoncé dès le mois d’août une récession de 35 % d’ici la fin
d’année, les récents changements de politiques monétaires ont bouleversé ces prévisions. Ils sont
les signes d’un marché économique plus incertain et donc plus risqué. Aussi, malgré la baisse des
taux américains, la perspective d’une récession ne s’est pas éloignée.
Comprendre la probabilité d’une récession et son impact potentiel sur les marchés financiers est
essentiel pour les investisseurs qui souhaitent traverser cette période d’incertitude.
Probabilité de récession aux États-Unis
Les prévisions économiques actuelles pour les États-Unis dépeignent une perspective mitigée.
Contrairement aux craintes antérieures d’une récession imminente, certains analystes prévoient
une réduction progressive de l’inflation sans effondrement économique majeur. D’autres
indicateurs, comme la courbe des taux d’intérêt, suggèrent quant à eux une probabilité plus élevée
de récession.
- Risque de récession prévu. En mai 2025, la probabilité d’une récession aux États-Unis est
estimée à 51,82 %, marquant une légère hausse par rapport aux prévisions antérieures.
Cette progression traduit des inquiétudes croissantes sur la stabilité économique,
notamment en raison de facteurs persistants tels que la volatilité des taux d’intérêt et les
tensions géopolitiques qui pèsent sur les perspectives économiques. - L’évolution du sentiment du marché. Historiquement, les marchés ont évalué le risque de
récession à un niveau minimal. Toutefois, la baisse inattendue de l’inflation et l’incertitude
économique ont modifié ces prévisions. Selon d’autres indicateurs, la probabilité d’une
récession “brutale” est aujourd’hui estimée à 25-30 %. - Analyse de l’indicateur. La probabilité d’une récession aux États-Unis est souvent prédite à
l’aide de la courbe de rendement, en particulier la différence entre les taux des obligations
du Trésor à 10 ans et à 3 mois. L’inégalité croissante entre les grandes entreprises et
l’économie dans son ensemble souligne la vulnérabilité et les risques croissants du cycle
d’expansion et de récession.
Impact potentiel sur le marché
Si les États-Unis entrent en récession, les investisseurs doivent se préparer à une volatilité
potentielle des marchés et à un certain nombre de conséquences.
- Performance des actions. Les actions des grandes et méga-capitalisations devraient
continuer à surperformer les petites. Ces grandes entreprises ont souvent des sources de
revenus plus diversifiées et une plus grande solidité financière, ce qui les rend plus stables
en cas de ralentissement économique. - Rééquilibrage du portefeuille. Les investisseurs pourraient avoir besoin d’ajuster la
composition de leur portefeuille pour atteindre leurs objectifs à long terme. Cela
nécessiterait un rééquilibrage afin de préserver une diversification optimale tout en
réduisant les risques. Il pourrait également être nécessaire de revoir la pondération de
certains secteurs ou classes d’actifs afin qu’elle s’aligne plus précisément avec les objectifs
d’investissement fixés, en tenant compte des conditions économiques et des perspectives
de marché actuelles. - Allocation stratégique d’actifs. Pour gérer les risques émergents, les investisseurs devraient
envisager d’augmenter leur exposition aux actifs internationaux et rester prudents avec les
obligations à long terme et la dette des entreprises. L’inclusion d’actifs réels et de fonds
spéculatifs dans les portefeuilles peut apporter une stabilité et une protection
supplémentaires contre les fluctuations du marché.
Perspectives de croissance mondiale
-Si les perspectives de croissance mondiale pour 2024 restent robustes et devraient dépasser les 2%, elles devraient être légèrement inférieures à celles de 2023. Ce ralentissement est principalement dû aux conditions économiques dans la zone euro, au Royaume-Uni et en Amérique Latine.
Performances régionales
L’Asie-Pacifique, le Moyen-Orient et l’Afrique devraient être en tête de la
croissance du PIB réel mondial cette année, suivis de près par les États-Unis. Les performances
économiques de ces régions joueront un rôle important dans la définition des opportunités
d’investissement et de la dynamique du marché au niveau mondial.
« La probabilité d’une récession aux États-Unis a augmentée,
reflétant l’incertitude économique croissante. Les investisseurs
doivent se préparer à la volatilité potentielle des marchés en ajustant
leurs portefeuilles, en se concentrant sur des investissements
diversifiés et durables tout en envisageant des actifs internationaux
et alternatifs pour gérer efficacement les risques. Alors que la
croissance mondiale se poursuit, les différences régionales
affecteront les stratégies d’investissement et les opportunités sur les
différents marchés. » Thomas Jaquet, Responsable France chez Freedom24.