entretien avec Bertrand Savatier et François Bonnin
ACTION FUTURE 16 – L’univers de la Gestion professionnelle
François Bonnin et Bertrand Savatier gèrent un fonds qui met en œuvre de manière systématique un certain nombre de stratégies de trading sur une quarantaine de marchés de futures. Ces systèmes de trading, qui sont le fruit de longues années d’expérience, reposent uniquement sur l’analyse de la dynamique des prix et des volumes. Ils mettent en œuvre des principes qui assurent leur robustesse et par conséquent leur capacité à reproduire dans le futur leur comportement passé. Nous les avons donc interrogés pour en savoir davantage sur cette approche purement mécanisée des marchés… Bienvenue donc dans les multiples dimensions de l’univers des systèmes de trading !
Quelles sont les grandes familles de systèmes de trading ?
Les systèmes de breakout et de croisement de moyennes mobiles constituent les plus connus des systèmes de trading. Il est vraisemblable qu’ils sont à la base encore aujourd’hui, de 60 à 70 % de la gestion systématique dans le monde. Bien sûr, ils peuvent être déclinés de plusieurs manières, mais leur principe demeure le fondement même de la plupart des systèmes de suivi de tendance. D’autres indicateurs techniques comme les oscillateurs permettront d’y ajouter des notions de market timing, que ce soit à l’entrée ou à la sortie.
Dans l’histoire des systèmes de trading, l’apport des outils informatiques a-t-il été une révolution ?
FB : Les systèmes, à la base, exploitent un biais statistique des marchés qui est très léger. Bien que la profitabilité de ce biais soit quasi-certaine à long terme, le risque mis en jeu pour exploiter de manière individuelle un de ces systèmes est trop grand pour satisfaire un investisseur. Grâce à l’informatique, un système peut être multiplié pour être mis à profit de plusieurs manières. Ainsi, la construction d’un portefeuille qui met en œuvre différents systèmes sur différents marchés et différents horizons de temps permettra d’obtenir une certaine régularité de performance. Plus qu’un simple outil de mise en oeuvre, l’informatique se révèle indispensable pour la création de portefeuilles et l’exploitation de ce biais.
Exploiter ce biais, cela a été votre démarche ?
BS : Après un Master en Intelligence artificielle à Carnegie-Mellon (Pittsburgh-USA) et plusieurs années d’expérience dans l’industrie, je me suis penché sur l’analyse de l’apport des réseaux de neurones dans le trading systématique sur les marchés. C’était au début des années 90, le travail était passionnant et les premiers résultats semblaient très prometteurs.
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