US – avec des données économiques contrastées en septembre, la Fed s’annonce plus divisée que jamais avant sa prochaine réunion

Par Grégoire KOUNOWSKI – Investment Advisor chez Norman K
La publication des données sur l’emploi et l’inflation du mois de septembre offre enfin quelques repères sur l’état de l’activité économique américaine. Publié un mois plus tard que prévu, le rapport sur l’emploi de septembre indique 119 000 créations de postes et une légère hausse du taux de chômage à 4,4 %. Le Bureau of Labor Statistics (BLS) souligne aussi que 26 000 emplois de moins que prévu ont été créés en août (-4 000 emplois au total sur le mois). Pour juillet, le BLS a également revu ses prévisions initiales à la baisse, ramenant le total des créations d’emplois à 72 000.
Pour ce qui est de l’inflation, l’indice des prix à la production (PPI) de septembre a augmenté de 0,3 % sur un mois et 2,7% sur un an, mais l’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) a ralenti (0,1% et 2,6% en glissement annuel), atteignant son niveau le plus bas depuis juillet 2024. Une donnée importante puisqu’elle rassure sur l’état de l’inflation que la Fed espère ramener à 2% à terme.
Avec un shutdown d’une durée record, le rapport sur l’emploi et l’indice CPI du mois d’octobre ne seront pas publiés dans leur intégralité. Gardons toutefois un œil attentif sur les dernières données à paraître avant la réunion de la Fed des 9-10 décembre : les inscriptions hebdomadaires au chômage (4 décembre), l’indice PCE très suivi par la Fed pour son objectif d’inflation à long terme et l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan (5 décembre).
Les investisseurs tentent désormais de déceler quelle tendance domine au sein de la Réserve Fédérale. Ce qui est certain, c’est qu’elle se trouve dans une situation délicate, ses responsables s’affichant en désaccord public sur la question de savoir s’il faut privilégier la maîtrise de l’inflation ou la relance de l’emploi. Jusque là, certains dirigeants de la banque centrale soufflaient le froid, évoquant la « prudence nécessaire » et un possible maintien des taux, entraînant les marchés à la baisse. Toutefois, des prises de position plus récentes indiquent plutôt l’inverse, provoquant cette fois un effet haussier à Wall Street.
Selon l’outil CME FedWatch, il y a aujourd’hui plus de 80% de chances de voir une baisse de 25 bps suite à la réunion de décembre, contre seulement 30% la semaine dernière et 65% la semaine précédente. Preuve que la volatilité et les tendances évoluent rapidement au fil des déclarations successives, alors que les données officielles sont lacunaires. Sur les marchés, c’est comme à la Maison Blanche : le dernier qui parle a raison.


