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4 opportunités et 4 risques pour 2026

Par Mabrouk Chetouane, directeur stratégie marchés internationaux et Romain Aumond, macroéconomiste et stratégiste quantitatif chez Natixis IM
Les 4 opportunités à saisir
- La devise américaine devrait se maintenir à ses niveaux actuels par rapport à toutes les autres devises. Le marché a déjà pleinement intégré les prochaines mesures de politique monétaire, qui ne devraient avoir qu’un impact marginal sur le billet vert.
- Nous maintenons notre surexposition au marché risqué américain. La concentration du marché pourrait poser problème si le secteur technologique venait à faiblir. Cependant, nous ne pensons pas que ce scénario soit probable, car nous ne considérons pas que ce secteur soit dans une bulle.
- Le marché obligataire offre un potentiel de hausse limité, en particulier en Europe, où la partie longue de la courbe ne devrait pas évoluer. Nous pensons que seules les stratégies actives ou de carry offrent des perspectives de rendements positifs, d’où notre préférence pour les obligations périphériques.
- Du côté du crédit, nous augmentons notre exposition au segment européen investment grade. La qualité des émetteurs et les faibles taux de défaut continueront de soutenir cette classe d’actifs.
Les 4 risques identifiés
- La Cour Suprême décide d’une mise en demeure de la décision prise par l’administration américaine d’augmenter les droits de douane contournant la seule institution capable de légiférer en la matière. L’annulation des tarifs douaniers ne signifiera pas leur disparition car le président invoquera l’argument de la sécurité nationale pour imposer de nouveaux tarifs douaniers. Ces allées et venues détérioreront la visibilité des investisseurs qui devront composer avec une administration américaine en perte de vitesse et prête à tous les recours pour ne pas perdre en crédibilité. Cette polarisation de la position américaine est génératrice de volatilité notamment sur le marché des changes où la situation pourrait dégénérer en guerre des changes.
- La nomination d’un nouveau gouverneur à la tête de la Réserve Fédérale américaine pourrait être source de questionnement pour les investisseurs. Une décision non anticipée de baisse de taux, qui plus est de plusieurs dizaines de point de base, rendrait la fonction de réaction de de première institution monétaire peu lisible. Ce scénario n’entraînerait pas les conséquences souhaitées notamment sur les marchés d’actifs risqués dans un contexte de renouvellement d’une partie substantielle des sièges de la chambre des représentants. Nous estimons que le nouveau gouverneur assurera une forme de continuité afin de ne pas perturber la trajectoire des places boursières.
- Une erreur de politique monétaire de la part de la BCE qui déciderait de remontrer ses taux directeurs dans un contexte d’inflation sous la cible, d’un ajustement de la trajectoire de croissance et de tensions sur la partie longue de la courbe, expliquée par l’absence de consolidation fiscale de pays dispendieux et d’une nette augmentation des dépenses de pays vertueux comme l’Allemagne. L’effort en matière de défense, qu’exigent les Etats-Unis et le front de l’Est, constitue ipso facto une pression haussière sur les conditions financières de la Zone Euro. Au-delà du signal, le dogmatisme de la BCE pourrait s’avérer préjudiciable notamment si un événement de marché venait à frapper les marchés de capitaux.
- Les résultats des grandes entreprises technologiques, qui ont désormais recours au marché de la dette d’entreprises pour financer leur trajectoire expansionniste (contre leur cash précédemment), seront désormais davantage scrutées par les investisseurs. L’utilisation de capitaux levés sur le marché de la dette augmente de fait l’exposition de ces entreprises et tout signal négatif pourrait déclencher des réactions en chaîne qui amplifieront la défiance des investisseurs. Symétriquement un durcissement des conditions financières rendrait le coût du capital plus onéreux notamment pour les entreprises aux besoins de financement croissants.




