Sun. Nov 24th, 2024

Par Vincent Boy, Analyste marché chez IG France

 

L’accord sur les mesures de soutien n’est pas encore signé au congrès, l’épidémie continue de se développer avec notamment de fortes inquiétudes sur la capacité de la ville de New-York à prendre en charge les milliers de nouveaux cas journaliers mais le Dow Jones a enregistré sa plus forte hausse depuis 1933 hier et le président s’en félicitait. Il précisait même qu’une partie de la hausse devait être attribuée à sa décision (communication positive) portant sur un retour de l’activité rapide au sein de la première économie mondiale.

En revanche concernant ce dernier point, alors que Donald Trump annonçait en début de semaine que les Américains pourraient retourner travailler dès la semaine prochaine, ses dernières annonces sur le sujet montraient plutôt un espoir de voir un retour de l’activité se faire avant pâques, le 12 avril prochain, soit dans 3 semaines.

Cette communication positive, dont il a usé pendant deux ans lors des « négociations » sur l’accord commercial avec la Chine, continue de faire son effet mais montre encore une fois la priorité du chef de l’Etat de maintenir les marchés financiers à flot, plutôt que de ralentir l’épidémie. Et encore une fois nous répétons que la reprise de l’activité et le retour à la croissance ne pourra se faire sans un recul net de la pandémie de COVID-19, qui a fait plus de 700 victimes aux Etats-Unis selon le dernier rapport.

Par ailleurs, au vu de la vitesse de croissance du nombre de nouveaux cas, les Etats-Unis devraient dépasser l’Italie avant le week-end et devenir ainsi le nouvel épicentre de la pandémie de coronavirus.

Pour revenir sur les mesures au congrès, qui devraient être votées dans la journée et mises en place rapidement, après avoir trouvé un accord dans la nuit selon Eric Ueland, il s’agirait de mesures à 2000 milliards de dollars, qui représente presque 10% du PIB et environ 8,7% de la dette des Etats-Unis. Le budget fédéral 2020 présentait déjà un déficit qui aurai atteint 1100 milliards de dollars cette année mais avec une hausse des dépenses de 2000 milliards et une forte chute des recettes de l’Etat, le déficit total pourrait exploser tous les records cette année. A titre de comparaison, durant la crise de 2008 les mesures de soutien de Bush et Obama se sont élevées à environ 1000Mds$.

A cette aide s’ajoute l’achat illimité d’obligations et de dettes d’entreprises annoncés par la Fed un peu plus tôt et ces mesures devraient à long terme faire revivre une notion oubliée depuis longtemps : l’inflation, voire l’hyper inflation.

 

A plus court terme les marchés pourraient continuer de se maintenir grâce à ces mesures de soutien de la Fed et de l’administration américaine mais étant donné le déni du président américain face à la crise sanitaire, nous ne voyons pas rebond durable.

Ainsi les indices US ne devraient pas tenir le coup bien longtemps et le risque est donc de voir une rechute importante, ce qui laisserait l’administration US et la réserve fédérale sans aucune autre marge de manœuvre pour tenter d’endiguer la baisse et conserver le maigre espoir des investisseurs face à la crise et aux risques de récession.

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