Sat. Jul 6th, 2024

Par Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France

21h hier soir, le Trésor américain a communiqué ses anticipations d’emprunt obligataire pour les trimestres à venir. Et le marché a connu un trou d’air avant de se redresser.
Le Trésor américain a prévu d’emprunter 243 milliards$ au second trimestre soit 41 milliards de plus que dans l’estimation de janvier. Et il a également annoncer dans la foulée que l’emprunt pour le troisième trimestre serait de 847 milliards$.

Dans un contexte de redressement des taux américains ces derniers mois et d’absence d’empressement de la Fed à baisser sa fourchette de taux, en raison de la résilience de l’inflation et d’un marché de l’emploi robuste, cette information a provoqué un trou d’air temporaire sur les indices actions américains. Le Nasdaq100 a lâché 100 points en 5 minutes soit près de 0.6%. Pour le SP500, 23 points ont également été lâchés au même moment avant qu’un rebond n’intervienne.

L’attention des marchés va se porter sur la journée de mercredi où le détail des emprunts sera communiqué avec notamment les maturités.
Cette journée de mercredi sera particulièrement chargée avec également deux données sur l’emploi américain qui seront communiquées avant la décision de la Fed le soir même : ADP et JOLTS.

Les chiffres d’inflation PCE communiqués la semaine dernière ne laissent pas entrevoir un ton plus accommodant de la Reserve Fédérale cette semaine. L’inflation PCE sous-jacente (« core »), la mesure préférée de la Fed n’a pas fait de progrès en mars : elle est ressortie à 2.8% en donnée annuelle, soit le même chiffre que le mois précédent. Sur les 4 derniers mois, cette mesure de l’inflation, surtout concentrée dans les services, n’a ralenti que de 0.1%, passant de 2.9% à 2.8%, ce qui est nettement insuffisant pour que la Fed desserre l’étau.

Il y a deux semaines, Jerome Powell avait fini par emboiter le pas des nombreux « speakers » de la Fed qui s’étaient montrés beaucoup plus prudents sur le timing de la première baisse de taux. Qu’il s’agisse des faucons, des centristes, mais aussi des colombes, de nombreux membres de la Fed avaient clairement cherché à repousser les attentes des marchés sur la baisse des taux depuis des semaines, voire des mois. Lors de ce discours, Il a reconnu que « les données récentes ne nous ont clairement pas donné une plus grande confiance et indiquent plutôt qu’il faudra probablement plus de temps que prévu pour atteindre cette confiance » sur la trajectoire de l’inflation vers l’objectif.
Il a ajouté que la Fed pouvait « maintenir les taux sur les niveaux actuels aussi longtemps que nécessaire » si l’inflation élevée persistait, reconnaissant qu’il fallait « plus de temps à la politique monétaire restrictive » pour produire ses effets.

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