Thomas GIUDICI – Responsable de la gestion obligataire – AURIS GESTION
Les marchés financiers ont évolué de façon erratique la semaine passée et devront sûrement attendre le résultat des élections américaines et la réunion de politique monétaire de la Fed la semaine prochaine pour retrouver un catalyseur de moyen terme. En attendant, les investisseurs se focalisent sur les risques géopolitiques et les publications de résultats (Alphabet, Meta, Apple et Amazon n’ont pas encore publié tandis que les bons résultats de Tesla ont permis de tirer les indices à la hausse). Si le « Trump trade » a tenu la corde ces derniers temps à mesure que l’ancien Président républicain paraissait prendre de l’avance dans les sondages, la tendance s’est quelque peu retournée la semaine dernière avec des prises de bénéfices, notamment sur certains secteurs des marchés actions américains (small & mid caps et bancaires notamment).
Sur le sujet des élections présidentielles américaines, nous noterons que l’avance affichée par Donald Trump provient essentiellement des sites de paris en ligne et que ceux-ci pourraient être manipulés, les probabilités issues de ces sites n’étant finalement que le reflet des mises des parieurs. Les sondages plus « classiques » sont, quant à eux, beaucoup plus serrés et ils ne dépassent généralement pas le seuil de matérialité dans les « swing states » (cf. graphique de la semaine). Comme lors des dernières élections, cela pourrait se jouer à quelques voix près et les résultats pourraient ne pas être connus le jour même, chaque État ayant, par ailleurs, ses propres règles électorales (et de contestation des résultats). Il est ainsi assez compliqué de positionner les portefeuilles dans un sens ou dans l’autre tant le résultat de l’élection relève plus du casino que de l’analyse politique ou financière. Nous adoptons donc un positionnement relativement neutre avec un biais plutôt prudent dans la mesure où les performances depuis le début de l’année sont, dans l’ensemble, relativement bonnes.
Enfin, dans le reste de l’actualité, les indicateurs d’activité publiés pour la zone euro en octobre font état d’une dynamique qui reste faible. Sans décevoir, le PMI composite se situe toujours en territoire de contraction de l’activité, quoique marginalement, avec une détérioration venue de la France (dont on se demande bien comment pourra être voté le budget… heureusement que les agences de notation sont clémentes). La zone euro manque donc cruellement de carburant pour repartir et la reprise de l’activité se fait attendre. La possibilité que la BCE accélère son rythme de baisse des taux ne fait pas encore partie du scénario central mais semble néanmoins prendre corps… La prochaine réunion de politique monétaire aura lieu dans plus d’un mois et plusieurs données macroéconomiques seront publiées d’ici là pour faire pencher ou non la balance.