Par Goodvest
La dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée dimanche 9 juin, a suscité une vive réaction sur les marchés financiers, amplifiant un climat déjà marqué par l’instabilité politique et l’incertitude.
Le taux de l’OAT à 10 ans (Obligations Assimilables du Trésor) a enregistré une hausse significative, en raison des prévisions d’une possible victoire du Rassemblement National aux prochaines élections législatives. Les inquiétudes se concentrent sur le programme budgétaire du parti, jugé difficilement tenable et potentiellement néfaste pour des finances publiques françaises déjà sous pression. La perspective d’une cohabitation politique accroît également les risques d’instabilité.
Cette situation se reflète également dans l’élargissement des spreads. L’écart entre les rendements français et allemands à dix ans s’est creusé, dépassant les 70 points, un niveau inédit depuis 2017. Une dégradation des finances publiques pourrait compliquer les conditions de financement de l’État français, augmentant mécaniquement les coûts d’emprunt.
Les taux des prêts immobiliers, dépendants de l’évolution des OAT, pourraient eux aussi être affectés. Cependant, la récente décision de la Banque Centrale Européenne (BCE) d’assouplir sa politique monétaire joue un rôle stabilisateur, atténuant les tensions pour les banques commerciales.
Il est important de rappeler que la France, en tant que membre de l’Union Européenne, doit respecter des règles budgétaires strictes. L’exemple de Giorgia Meloni en Italie démontre que les réalités économiques peuvent parfois prendre le dessus sur les promesses électorales.
« Pour les épargnants, on observe une légère tension sur le marché des obligations, qui devrait cependant être de courte durée et conjoncturelle. Cela souligne l’importance de diversifier ses investissements pour mieux se protéger contre les fluctuations du marché. » commente Joseph Choueifaty, co-fondateur de Goodvest.