Sat. Nov 23rd, 2024

Vincent Boy, Analyste marché chez IG France

L’État français redémarre la privatisation de certaines sociétés dont il est l’actionnaire majoritaire et bien que celle d’ADP semble difficilement réalisable à court-terme, celle de la Française des jeux est lancée.

En effet l’AMF a validé le 17 octobre dernier le document de base fourni par la FDJ, ce qui devrait lancer le processus avant l’offre au public de 50% du capital de la société, l’État devrait en conserver 20%.

L’offre publique démarre le 7 novembre prochain et dans cette attente nous surveillerons l’annonce du cours d’introduction, qui sera déterminée par la valorisation globale de la société faite par l’État.

Le secteur monopolistique en France, les revenus en hausse régulière, le peu d’endettement ou encore la promesse d’un rendement élevé grâce à un taux de redistribution de dividendes égal à 80% du résultat net (selon le document de base envoyé à l’AMF), sont autant de facteurs qui nous laissent penser que l’opération devrait être un succès pour l’État français.

La société OPAP, société de loterie et paris sportif grecque introduite en bourse il y a déjà plusieurs années, offre une bonne base de comparaison et la simple extrapolation du ratio PER donne une valorisation qui pourrait atteindre de 2,7 à 3 Mds €.

Pour l’État français, l’opération semble très positive car il conservera le versement annuel des taxes et impôts divers à hauteur de 3,5 Mds € ou encore les dividendes sur les 20% du capital qu’il conserve. Par ailleurs la FDJ devra lui verser 380 M € d’ici juin 2020 afin de conserver son monopole.

En outre la privatisation de la FDJ devrait permettre de lancer les privatisations de l’État français et d’accélérer les dotations au fonds pour l’innovation et l’industrie. Initié en 2018 avec une enveloppe d’1,6 Mds €, l’État prévoit de le doter de 10 milliards d’euros grâce notamment à ce type d’opération.

Pour les investisseurs, au-delà du caractère solide de l’investissement, la procédure d’introduction pourrait être une opération fructueuse car l’État envisage une décote de 2% du prix d’introduction pour les investisseurs particuliers ainsi que l’octroi d’une action gratuite pour 10 actions achetées, à condition que celles-ci soient conservées au moins 18 mois.

Nous resterons toutefois attentifs à l’évolution des marchés financiers car la valorisation pourrait être dans le haut de la fourchette étant donné les valorisations actuelles des marchés financiers ; le risque de correction pourrait donc être important selon nous.

Par ailleurs, les résultats de 2019 et 2020 pourraient être fortement minorés du fait des coûts liés à l’introduction en bourse ainsi que du versement des 380M d’euros à l’État attendus avant juin 2020.

 

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