Mon. Dec 30th, 2024

Par Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France

Fin de l’acte 2 des élections législatives avec plus de sièges qu’anticipé pour le bloc de gauche et sans effondrement de la majorité présidentielle, le RN terminant en troisième position.

La réaction des marchés financiers est assez limitée ce matin face à ces résultats même si l’ouverture du CAC40 s’est faite un peu dans le rouge. Nous avions les premières indications hier soir déjà avec le marché des changes et le repli de 0.30% de l’euro face au dollar.

Dimanche dernier c’est le mouvement inverse qui avait été observé, l’euro rebondissait face au dollar et cela avait présagé de l’ouverture en hausse des marchés actions le lendemain matin.

Sur le front du spread OAT-Bund, c’est presque un non-évènement : l’écart était de 66 points de base en fin de semaine dernière et c’est le même écart que nous observons à 9h30 au moment où ces lignes sont rédigées, après un léger rebond au-delà de 70 points de base à l’ouverture des marchés européens.

Voici quelques repères pour bien situer les niveaux actuels : avant la dissolution de l’Assemblée nationale, le spread OAT-Bund évoluait légèrement sous 50 points, il s’est tendu jusqu’à 85 points de base juste avant le premier tour pour évoluer désormais à 66 points de base.

L’absence notoire de mouvements importants ce matin peut s’expliquer par le fait que les derniers sondages avant le deuxième tour écartaient la possibilité d’une majorité absolue pour les blocs politiques en présence et c’est bien ce qui est ressorti des urnes.

La petite surprise de ce deuxième tour vient toutefois du nombre de sièges obtenus par le NFP et qui soulève automatiquement des questions sur les discussions fiscales et budgétaires à venir à l’Assemblée. Avec un déficit public supérieur à 5% du PIB l’année dernière et avec l’ouverture de la procédure pour déficit excessif contre la France (et d’autres pays) par Bruxelles, le résultat électoral du bloc de gauche pourrait soulever quelques craintes.

Mais des craintes qui ne seront pas forcément suivies d’effets dans la mesure où la majorité présidentielle (et c’est aussi la surprise de ce deuxième tour) ne s’est pas effondrée et arrive en deuxième position en nombre de sièges. L’hypothèse d’une coalition « arc-en-ciel » allant de la gauche modérée à la droite modérée en passant par le centre n’est pas mort-née même si le challenge sera important. Sachant également que le côté très « patchwork » du bloc de gauche ne garantit absolument pas sa solidité une fois l’élection passée…

Les scénarios sont encore assez nombreux après ce deuxième tour mais il est tout de même bon de se rappeler que le stress des marchés financiers observés initialement était généré par les hypothèses de majorité absolue et la mise en œuvre concomitante de programmes économiques jugés peu crédibles. Ces scénarios extrêmes étant désormais écartés, la volatilité des marchés, même si elle ne retombe pas complètement en raison de la persistance d’incertitudes politiques, devrait quand même en tenir compte.

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