ACTION FUTURE 49 – Économie
Philippe Webber – CPR AM
Voilà la rentrée, moment traditionnel pour brosser à grands traits un tableau de la situation. Face au caractère assez mouvant de la situation, on serait presque tenté de recourir à un cliché bien rodé, en affirmant par exemple que l’économie est à la croisée des chemins. Mais comme on espère que c’est beaucoup moins vrai que, par exemple, à l’automne 2008, date de la faillite de Lehman Brothers, on s’en abstiendra soigneusement. Inflexion prochaine de la politique monétaire américaine, difficultés persistantes en Europe, nouveautés au Japon, ralentissement marqué des économies émergentes, tels sont aujourd’hui quelques-uns des points saillants.
Début de normalisation monétaire
Aux Etats-Unis, la principale nouvelle a été l’annonce par la Réserve fédérale d’un ralentissement prochain de ses achats de titres au titre de l’assouplissement quantitatif: les répercussions en ont été mondiales, en termes de taux d’intérêt, de flux de capitaux, de marchés d’actions, de taux de change. Mondiales, mais somme toute assez bien contenues. Il est vrai que l’économie américaine semble désormais bien installée dans la croissance, même si celle-ci manque sans doute de vigueur et comporte des éléments de fragilité. Le secteur du logement a été particu- lièrement dynamique : si la construction n’a pas retrouvé la part dans le PIB qu’elle occupait avant la crise, elle a connu des taux de croissance très élevés; les ventes ont été soutenues et les stocks se sont amenuisés, permettant aux prix de retrouver non pas les niveaux mais les taux de croissance observés avant le retournement de ce secteur en 2005, soit 12% environ par an. L’industrie manufacturière a pu être plus mitigée, de même que les services, mais, au total, les diverses enquêtes de conjoncture laissent attendre une croissance qui serait, au deuxième semestre, de l’ordre de 3% en rythme annuel. En dehors d’une politique budgétaire soumise aux aléas des négociations politiques au Congrès, la principale faiblesse vient du marché du travail. Certes, l’économie crée désormais régulièrement des emplois, certes le taux de chômage baisse (il atteint 7,3% au mois d’août), mais d’autres indicateurs sont beaucoup moins favorables, notamment le nombre de chômeurs de longue durée ou le fait qu’un certain nombre de personnes aient renoncé à chercher du travail. C’est dans ce contexte que l’inflexion prochaine de la politique monétaire américaine va survenir. La normalisation de la politique de bilan ne devrait pas avoir d’impact de pre- mière grandeur sur la macroéconomie : la baisse des taux longs induite par l’assouplissement quantitatif a certes consolidé la reprise, notamment dans …
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