Sat. Nov 23rd, 2024

Par Charlotte de MontpellierSenior Economist – ING France

La production industrielle a rebondi en février, mais ce rebond ne compense pas la baisse de janvier. Une stagnation du PIB est toujours attendue au premier trimestre, avant une reprise graduelle.   

Un rebond insuffisant

La production manufacturière française a rebondi en février, augmentant de 0.9% sur un mois. Ce rebond ne compense néanmoins pas la très forte chute observée en janvier (-1.5%). Dans l’ensemble de l’industrie, la hausse est de 0.2% sur le mois, après la baisse de 0.9% en janvier. La plupart des secteurs voient leur production augmenter sur le mois, notamment l’industrie agro-alimentaire, la fabrication de biens d’équipements et la fabrication d’autres produits industriels. A l’inverse, la production de matériels de transport continue de se replier (-2.8% sur le mois après -4.9% en janvier), tandis que la production de la construction et des industries extractives, d’énergie et d’eau diminue également sur le mois.

Le rebond de la production industrielle française en février est une bonne nouvelle pour l’activité économique, mais il n’est pas suffisant pour que la production industrielle contribue favorablement à la croissance du PIB au premier trimestre 2024. Compte tenu des données actuellement disponibles, nous estimons que le PIB devrait stagner sur ce trimestre.

Une reprise attendue, mais graduelle et faible

Pour la suite, les indicateurs avancés indiquent que la production industrielle pourrait continuer à augmenter dans les prochains mois. Les carnets de commande semblent se redresser doucement, tandis que le niveau des stocks baisse légèrement. Néanmoins, le rebond risque d’être lent, prenant encore plusieurs mois et n’aurait un impact favorable sur la croissance du PIB qu’au cours du deuxième trimestre.

Dans l’ensemble, nous tablons toujours sur une reprise graduelle de la croissance au cours du deuxième trimestre après un début d’année faible. La baisse de l’inflation, le marché du travail toujours tendu, la hausse de la confiance des consommateurs et la baisse des taux d’intérêts devraient permettre à la demande domestique de se redresser progressivement.  Après 0% attendu au premier trimestre, le PIB pourrait croitre de 0.2% en glissement trimestriel au deuxième trimestre, et accélérer encore au cours de la deuxième moitié de l’année. Malgré l’accélération attendue en cours d’année, la croissance moyenne du PIB sur l’année sera faible, de l’ordre de 0.5% contre 0.9% en 2023, en raison du début d’année très faible.

La situation déjà très détériorée des finances publiques et la croissance qui sera très vraisemblablement plus faible que les 1% attendus en 2024 par le gouvernement indiquent que la politique budgétaire risque de devenir nettement plus restrictive fin 2024 et en 2025. Pour 2025, nous attendons une croissance du PIB de 1.3%, ce qui est à nouveau nettement plus faible que la dernière prévision du gouvernement qui tablait sur 1.7% de croissance du PIB en 2025.

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