Le cycle des taux d’intérêt mondiaux est en train de s’inverser avec la baisse de l’inflation. Le Chili a réduit ses taux d’intérêt de 1,0% la semaine dernière et le Brésil a suivi avec une réduction de 0,5% cette semaine. Ce sont les premières grandes banques centrales à commencer à réduire leurs taux. Dans le cadre du récent cycle de taux, les investisseurs ont dû faire face à un nombre sans précédent de 350 hausses nettes de taux dans le monde l’année dernière (voir le graphique). Les actions se redressent généralement au moment de la première réduction, lorsqu’elles font l’objet de prises de bénéfices, avant de se redresser à mesure que les valorisations et les prix augmentent. Elles se redressent ensuite, les valorisations et les bénéfices bénéficiant d’une croissance plus forte et de perspectives de taux d’intérêt plus bas. Mais le leadership sectoriel change souvent, les secteurs sensibles aux taux d’intérêt, comme l’immobilier, s’en tirant mieux que les secteurs défensifs traditionnels, comme les produits de première nécessité, qui restent à la traîne.
La baisse de l’inflation et les hausses importantes et précoces des taux d’intérêt placent l’Amérique latine et l’Europe de l’Est à l’avant-garde du retournement du cycle mondial des taux d’intérêt. Le Chili et le Brésil viennent de commencer à réduire leurs taux, et le Pérou, la Colombie et le Mexique devraient suivre cette année. La Hongrie devrait être le chef de file de l’Europe de l’Est, suivie de la Pologne et de la République tchèque. Le Canada sera probablement le premier grand marché développé à réduire ses taux d’intérêt au début de l’année prochaine, le consensus s’attendant à ce que la Fed américaine suive dès le mois de mars. Le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande sont en queue de peloton, avec d’autres hausses à venir, tandis que le Japon, troisième économie mondiale, n’en est qu’à ses premiers pas dans le resserrement monétaire.
L’Amérique latine et l’Europe de l’Est figurent parmi les marchés les plus performants cette année, dans l’attente des prochaines baisses de taux d’intérêt. Leurs monnaies sous-évaluées se sont également bien comportées, car les meilleures perspectives de croissance ont compensé en grande partie la perspective d’une baisse des différentiels de taux d’intérêt. De même, les actions américaines ont gagné en moyenne 7 % entre le pic des taux d’intérêt et la première baisse, si l’on remonte aux années 1980. Les performances sont généralement faibles après la première baisse, que les marchés ont anticipée, mais elles se renforcent par la suite, la baisse des taux soutenant à la fois les valorisations et les bénéfices.