par Jeanne Asseraf-Bitton, Responsable de la Recherche et Stratégie – BFT IM
Le ton restrictif de la Fed et la chute des inscriptions au chômage poussent le taux 10 ans américain à environ 4.5%, un plus haut depuis 2007, ce qui entraine le taux 10 ans autour de 2.75% en Allemagne et 3.3% en France. Les actions américaines corrigent, affectées par les valeurs cycliques et de technologie. Le recul est amorti en Eurozone par les valeurs défensives et financières. Le dollar reste ferme (€/$ ≈ 1.065 ; $/¥ ≈ 148). Le Brent varie peu à 94$/baril mais le gaz naturel gagne près de 15% à ≈ 42 €/MWh.
Un taux directeur inchangé mais un discours restrictif de la Fed. La Fed maintient le taux des fonds fédéraux à 5.5%, un niveau pas encore qualifié de « suffisant ». Elle signale une nouvelle hausse possible d’ici la fin d’année et la persistance d’une politique restrictive longtemps. L’activité apparait résiliente et l’emploi dynamique avec un vif recul des inscriptions hebdomadaires au chômage.
La banque du Japon maintient sa politique de soutien (taux directeur à -0.1%, taux 10 ans à -0.5%/+1%) et garde un ton accommodant. Elle doute de la pérennité de la sortie de déflation de l’Archipel. L’inflation est ferme en août à 3.2% l’an au total et 4.3% sur le sous-jacent mais le tassement des PMIs de septembre suggère une perte de momentum de l’activité dans l’industrie.
La banque d’Angleterre laisse son taux directeur à 5.25%. La décision prise à une courte majorité (de 5 contre 4 pour une hausse) fait suite à la désinflation plus rapide que prévu en août (à 6.2% l’an sur le « cœur ») et la baisse des prix de l’immobilier. La contraction des ventes au détail s’atténue mais les enquêtes PMI signalent une dégradation marquée de l’activité dans les services.
Des signes de faiblesse de l’activité et une désinflation progressive en Eurozone. Le moral des consommateurs marque un recul plus fort qu’attendu en septembre alors que les enquêtes PMI suggèrent au mieux une stagnation de l’activité. Les composantes prix montrent une détente des prix de vente mais un regain de tension sur le prix des intrants.
Une activité atone en France mais un possible creux dans l’industrie. Les PMI s’enfoncent en territoire récessif mais l’enquête Insee suggère un mieux dans l’industrie. La dégradation des ventes au détail continue à -4% l’an en volume.
* Périmètre des fonds éligibles, hors fonds à échéance.
** au 30 juin 2022. Données BFT Investment Managers.