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ACTION FUTURE 18 -Mécanismes financiers

Gilles Jacoud

En décembre 2005, la Banque centrale européenne relève d’un quart de point ses taux directeurs, portant son principal taux de référence de 2% à 2,25%. Cette décision, justifiée par la volonté de contrer les tensions inflationnistes au sein de la zone euro, suscite l’inquiétude des gouvernements et des entreprises qui craignent qu’elle ne pénalise l’activité économique. Or, c’est paradoxalement parce que l’inflation risque d’exercer des effets perturbateurs sur l’économie que la stabilité des prix est devenue un objectif final de la politique monétaire dont la réalisation est désormais confiée à la Banque centrale européenne.

En quoi la politique monétaire contribue-t-elle, via le maintien de la stabilité des prix, à favoriser l’activité économique ? Pour répondre à cette question, il convient dans une première étape de repérer les principaux effets de l’inflation. Si ceux-ci sont jugés néfastes, alors l’inflation doit être combattue et il est pour cela nécessaire d’en déterminer les causes, ce qui fera l’objet d’une deuxième partie.

Pourquoi se préoccuper de l’inflation ? 
L’inflation affecte tout un chacun en dévalorisant ses avoirs monétaires et ses revenus nominaux. Mais dans la mesure où les créances et les dettes diffèrent d’un individu à l’autre, chacun n’est pas affecté de la même façon et l’inflation opère un transfert de richesse des créanciers aux débiteurs.
À l’échelle du pays, elle a des répercussions sur la compétitivité des prix des entreprises et sur la valeur de la monnaie.

L’inflation dévalorise les avoirs monétaires et les revenus nominaux 
L’individu qui croit adopter un comportement vertueux en thésaurisant, c’est-à-dire en conservant une partie de sa richesse sous forme de billets de banque ou, plus généralement, en la laissant sur son compte courant, subit une érosion de son pouvoir d’achat. Avec l’augmentation des prix, plus le temps s’écoule, plus la quantité de biens ou services qu’il peut acquérir avec ses avoirs monétaires se réduit. De la même façon, le bénéficiaire d’un revenu fixe ou d’un revenu dont la valeur nominale progresse plus lente- ment que les prix voit la valeur réelle de ce revenu rognée par l’inflation.
Considérons par exemple un salarié qui, percevant un revenu mensuel de 3 000 euros en janvier 2000, reçoit 3 100 euros en décembre 2005. Compte tenu de la faiblesse de la hausse annuelle des prix sur la période, il se peut que ce salarié en néglige les effets et, comparant ses fiches de paie entre les deux dates, conclue à une légère amélioration de sa situation. En fait, si l’on estime que les prix se sont globalement accrus de 10% pendant cette période, le revenu de décembre 2005 exprimé en euros constants, c’est-à-dire en une monnaie qui n’aurait pas connu de dépréciation, n’est plus que de 2 818 euros.

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