Sat. Nov 23rd, 2024

Par Nicolas Chéron, Responsable de la Recherche Marchés pour Binck.fr

Particulièrement recherchées en début d’année 2018, les smallcaps ont pâti d’une retombée de l’euphorie ambiante au deuxième trimestre, puis de l’aversion au risque sur les indices au troisième trimestre. Aussi le CAC40 Smallcaps perd 30% depuis ses plus hauts annuels et de nombreux dossiers sont au tapis. Néanmoins, tout n’est peut-être pas perdu à court terme…

En mars dernier, à travers notre analyse « Smallcaps, attention à la gourmandise », nous avions prévenu nos lecteurs des risques baissiers en cas de déception sur des actions qui avaient profité d’envolées spectaculaires, et qui se trouvaient sous des résistances long terme. Neuf mois plus tard, nous nous interrogeons cette fois-ci sur leur capacité à rebondir sur des supports majeurs. En effet, si les indices n’arrivaient ne serait-ce qu’à reprendre un peu de hauteur, les petites capitalisations pourraient profiter d’achats à bon compte voire pourquoi pas, comme l’année dernière à la même période, de spéculations haussières en cas d’actualités positives.

 

Graphique du CAC Smallcaps en données hebdomadaires depuis 2015

Graphique du CAC Small. Source : ProRealTime au 11/12/18

Deux ans de hausse effacés en quelques mois, voilà le résultat de la violente vague baissière à laquelle le CAC40 Smallcaps a dû faire face. Aussi, en données hebdomadaires, cet indice est de retour sur une zone de prix très longuement travaillée en 2015/2016, autour des 9800 points, correspondant également aux 61.8% de retracement de toute la hausse entre fin 2014 et début 2018. Dans les semaines à venir, une éventuelle réaction haussière dans cette zone de prix permettrait à certains titres de reprendre de la hauteur. Revenir au contact de la moyenne mobile à 200 périodes, cassée en novembre, permettrait un rebond non négligeable de 10%. A contrario, évidemment, les baissiers garderaient la main et il faudrait faire le dos rond encore un temps.

 

Graphique hebdomadaire de Claranova depuis novembre 2016

Graphique de Claranova. Source : ProRealTime au 11/12/18

 

Fidèle à son indice de référence, Claranova (ex Avanquest), acteur de l’Internet et du mobile spécialisé dans la prestation d’impression digitale mais surtout la gestion de l’Internet des objets (IoT, MyDevices), a passé l’année à consolider sa hausse de janvier dans un long canal baissier. Le titre a bien tenté une sortie au mois de septembre, mais s’en est suivi un violent échec sur les plus hauts annuels et un retour sur les plus bas. En novembre dernier, la société a publié un chiffre d’affaires en hausse de 61% et des partenariats de premier ordre avec notamment Alibaba Cloud en Chine et Ingram Micro aux Etats-Unis. Le marché attend désormais plus de résultats. Graphiquement, deux zones de soutien majeures se situent juste sous les cours, le bas de canal conjugué au seuil psychologique des 0.6€ et le seuil horizontal des 0.55€. Si une réaction haussière prenait forme sur l’un ou l’autre de ces supports, une rotation pourrait avoir lieu en direction de la borne haute du canal baissier actuellement à 0.8€. A contrario, sous 0.55€, les perspectives haussières s’amenuiseraient.

 

Graphique hebdomadaire de Cibox depuis septembre 2017

Graphique de Cibox. Source : ProRealTime au 11/12/18

 

Après une explosion spectaculaire de 350% entre fin 2017 et février 2018, l’action Cibox a retracé l’intégralité de sa hausse et revient au contact du seuil psychologique des 0.1€. En effet, les résultats n’ont pas été au rendez- vous cette année avec une baisse de 12.9% du chiffre d’affaires sur les 9 premiers mois de l’année. La société a en effet opéré un virage stratégique en recentrant ses activités sur la micro-mobilité électrique avec les trottinettes et les produits de stockage comme les solutions de stockage en SSD (technologie plus performante). Les chiffres du, voire des, trimestres à venir seront donc attendus de pied ferme par les opérateurs pour constater ou non une possible recovery (un retour à la rentabilité). En attendant, rien n’empêche les spéculations . En effet, les cours sont de nouveau en zone de soutien théorique, bloqués par des résistances de taille. En cas de cassure de l’oblique baissière qui coiffe les cours depuis des mois (en orange), les prix pourraient tenter de reprendre la moyenne mobile à 200 périodes actuellement à 0.13€ ce qui serait de bon augure. En attendant, la patience semble de mise, la neutralité prévaut.

 

Graphique hebdomadaire d’Atari depuis novembre 2017

Graphique d’Atari. Source : ProRealTime au 11/12/18

 

Même configuration, même effet et attente sur Atari. Le spécialiste du divertissement interactif et des licences multi-plateforme a retracé l’intégralité de sa hausse de 2018. La société a confirmé son objectif de croissance « rentable » le 24 octobre dernier et les investisseurs veulent désormais des faits. Atari a sorti de nombreux jeux en fin d’année et les publications à venir devraient être d’importance. Techniquement, les cours sont posés sur le seuil psychologique des 0.3€ et la moyenne mobile à 200 périodes. A la hausse, il faudrait inscrire un plus haut en données hebdomadaires en s’affranchissant des 0.36€ qui bloquent depuis des semaines, puis la moyenne mobile à 20 semaines, à 0.39€, au-dessus de laquelle les 0.5€ seraient en visée. A la baisse, une cassure des plus bas récents à 0.28€ serait décevante et inviterait à la méfiance. Par ailleurs, il est important de noter que même si un rebond des smallcaps devait avoir lieu, tous les titres n’en profiteraient pas pour autant.

 

En conclusion, les smallcaps sont délaissées, certaines survendues, d’autres en situation d’attente sur des supports.

En cas de fin d’année positive sur les indices boursiers, ce compartiment pourrait connaître un retour en grâce et il faudrait alors surveiller d’éventuelles cassures haussières alimentées par des volumes.

A contrario, en l’absence de signaux forts, prudence tout de même, les petites capitalisations peuvent rester baissières plus longtemps que vous ne pourrez garder patience. Elles restent pour la plupart des dossiers spéculatifs sur lesquels il faut être le plus sélectif possible.

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