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ACTION FUTURE 31  – L’univers de la Gestion professionnelle

Entretien avec Claude Tiramani

Malgré des perspectives prometteuses, la Bourse chinoise a connu comme toutes les autres places occidentales une baisse importante. L’explication tient plus à la globalisation des économies qu’à des facteurs internes. Quelles sont actuellement les perspectives du marché chinois ? Demeure-t-il attractif pour ceux qui voudraient investir et profiter de la reprise des marchés actions ? Nous avons posé ces questions à Claude Tiramani gérant de fonds sur les marchés émergents et spécialiste de la Chine

La bourse chinoise a connu une baisse équivalente aux marches européens et américains. Il n’y a donc pas de découplage comme beaucoup s’y attendaient Pourquoi ? 
Claude Tiramani : La contagion est due avant tout à la globalisation des portefeuilles. C’est le rapatriement des fonds américains investis en Asie pour répondre aux appels de marge et aux retraits de clients qui ont entraîné cette contagion financière. Après vient évidemment la contagion économique. Il faut cependant nuancer les choses quand on parle de la Chine. La plupart des gérants qui investissent en Chine le font sur des valeurs chinoises qui sont cotées à Hong Kong et qui ont subi la dépendance de Wall Street. C’est moins le cas pour les Bourses de Shanghaï et Shenzhen qui sont dominées par des acteurs locaux et où le poids des particuliers dans les volumes journaliers est très important. On peut donc avoir des phénomènes de divergences au moins temporaires comme c’est le cas aujourd’hui. La vraie question aujourd’hui est de savoir si la Bourse de Shanghaï est un indicateur avancé en termes de reprise.

Quelle est la situation économique actuelle ? 
La production de la Chine est en faible progression de 3 à 4%. On reste donc sur un rythme positif, mais pour la Chine, c’est quasiment un niveau de récession. Ce qui est important pour le gouvernement chinois c’est de retrouver un niveau de 7 à 8% de croissance, ce qui a été réaffirmé la semaine dernière par le premier ministre Wen Jiabao. Comme l’économie chinoise est une économie administrée, cela facilite les choses. Pour cela, ils ont mis un plan de relance en oeuvre, ce qui a toujours été le cas pour la Chine depuis 90. Chaque fois qu’il y a eu des crises et des ralentissements qui étaient susceptibles de déstabiliser le tissu social, le gouvernement a toujours été proactif en planifiant des dépenses d’infrastructures. A l’intérieur des terres la Chine est un pays assez pauvre avec très peu d’infrastructures. Près de 40% des villages en Chine n’ont pas de routes goudronnées !

Cela bénéfîcie-t-il directement aux sociétés nationales ? 
Oui, il y a une préférence aux sociétés nationales.

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