Thu. Nov 21st, 2024

Vincent Boy, Analyste marché chez IG France Le nombre de cas dépasse maintenant les 200 000 aux Etats-Unis, soit 20% des cas mondiaux recensés, qui devraient par ailleurs dépasser le million aujourd’hui et le nombre de décès, qui a doublé en moins de 3 jours aux US, atteint près de 5000 et pourraient exploser dans les jours à venir.

En effet le président américain semblait une nouvelle fois moins rassurant dans son discours et confirmait un message de la veille, à savoir que les deux semaines à venir aux Etats-Unis seraient très difficiles. Avec la progression actuelle, le nombre de cas aux Etats-Unis pourrait atteindre les 500 000 dans les 10 prochains jours et bien que le taux de décès reste actuellement à environ 2,3% il faut noter que seulement 8900 personnes ont été guéries et plus de 200 000 cas recensés restent actifs. Ce taux pourrait grimper de façon importante dans les jours à venir alors que le plus grand nombre des cas ont été détectés il y a moins d’une semaine. En comparant rapidement le nombre de guérisons et le nombre de décès, on comprend que le taux peut en effet devenir bien plus important que les 2,3% actuellement observé. Selon la carte de l’université de Washington, depuis le dernier rapport le nombre de personnes guéris a augmenté de 1796, quand le nombre de décès progressait de 1040.

En revanche, malgré cette inquiétude grandissante du président américain et cette augmentation de l’épidémie aux Etats-Unis, ce dernier hésite encore sur la stratégie à adopter. En effet celui-ci n’est toujours pas favorable à un lock down global de la première puissance économique mondiale et hésite encore à interdire les vols intérieurs aux Etats-Unis. Autrement dit certains Etats en semi lock down proposent encore des vols vers et en provenance d’autres états (moins touchés par le Covid19) qui ne sont pas en confinement et cela augmente de jour en jour la probabilité d’une propagation plus importante du virus. Le président hésite car cela serait néfaste pour un secteur qui est déjà sous tension. Une nouvelle fois, plus les décisions prendront du temps plus l’impact sur la santé et l’économie sera long. Certains secteurs sont en effet sous pression, avec les compagnies aériennes qui voient les confinements et les interdictions de voler se prolonger à travers le monde, la grande distribution (hors alimentaire) qui pourrait se séparer de bon nombre de leurs employés et les producteurs de pétrole, notamment aux Etats-Unis où l’investissement a été considérable dans les installations non conventionnelles (schiste) et qui pourrait se retrouver dans l’incapacité de vendre leurs produits du fait de la baisse colossale de la demande, alors que la Russie et l’Arabie Saoudite ne trouvent pas de terrain d’entente, même avec l’intermédiaire des Etats-Unis. Le pétrole a toutefois rebondi durant la séance d’hier alors que le président américain voyait un accord entre les deux pays mais aucune confirmation en ce sens n’a encore été annoncée par ces derniers.

La société Whiting petroleum, qui fut un temps le plus grand producteur de pétrole du Dakota du Nord, a annoncé rentrer en processus de faillite (« Chapter 11 » aux Etats-Unis) et s’est mis d’accord avec ses créanciers pour réduire sa dette de 2,2Mds$ contre 97% de nouvelles actions et les actionnaires existants conserveront 3% de la nouvelle structure. Le cours de l’action, qui valait encore près de 8$ en début d’année s’échangeait à 37 cents à la clôture hier. Cette annonce pourrait être le début d’une longue série dans le secteur, avec le prix du baril de pétrole qui tente, tant bien que mal, de se maintenir au-delà des 20$ aux Etats-Unis et que les stocks publiés hier ont fait ressortir un stock en hausse de 13,8 millions de barils, soit le plus haut depuis février 2017 et que la tendance devrait se poursuivre, étant donné la baisse de la demande liée à l’épidémie de coronavirus. Au-delà des secteurs évidents, le plan d’aides décidé par le congrès pourrait prendre du temps, notamment en ce qui concerne les prêts aux petites et moyennes entreprises, car les grandes banques américaines ne veulent pas prendre la responsabilité d’accorder des prêts à des sociétés qui ne respecteraient pas les normes règlementaires et craignent surtout de voir le trésor américain leur infliger des amendes en cas de manquements. Le trésor pourrait donc assouplir ses règles de compliances mais cela pourrait ralentir le processus et diminuer l’effet de ces mesures décidées par l’administration alors que de nombreuses entreprises de tailles modestes pourraient ne pas survivre une semaine de plus sans aides de l’Etat. Enfin, du côté des statistiques nous surveillerons les nouvelles inscriptions au chômage attendues à +3,5M selon Reuters, après une hausse de 3,2M la semaine dernière. Nous resterons également attentifs aux niveaux d’importations et d’exportations pour le mois de février aux Etats-Unis qui devraient être également sous pression et pourraient l’être encore plus au cours des prochaines publications.  

 
 
 
   

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