Sat. Dec 21st, 2024

Par Charlotte de Montpellier – Senior Economist – ING

En France, le climat des affaires s’est amélioré en mars, grâce à une amélioration des perspectives
dans la plupart des secteurs, signalant une reprise progressive de l’activité au cours des prochains
mois. Dans le même temps, les indices PMI se sont détériorés.


Des perspectives meilleures selon les chefs d’entreprise


En France, le climat des affaires s’est amélioré en mars, gagnant deux points sur le mois pour
retrouver le niveau de sa moyenne de long terme. Le sentiment est meilleur dans l’ensemble des
secteurs d’activités, à l’exception du bâtiment. Dans les services, le climat des affaires redevient
supérieur à sa moyenne de long terme, les chefs d’entreprises concernant les perspectives générales,
l’activité et la demande dans les prochains mois. Les perspectives de production et les carnets de
commandes s’améliorent également nettement dans le secteur industriel, ainsi que dans le
commerce de détail et dans le commerce de gros. Enfin, le climat de l’emploi dans l’ensemble de
l’économie française stagne en mars, la baisse des perspectives d’embauche dans le secteur des
services étant compensée par une amélioration dans l’intérim et le commerce de détail.
Après un début de premier trimestre très mauvais, qui a vu la production industrielle et la
consommation des ménages en bien se contracter nettement, ces données sont une bonne nouvelle
et indiquent que la fin du premier trimestre sera vraisemblablement meilleure que le début.

Les indices PMI sont moins bons


Les indices PMI, également publiés aujourd’hui et qui interrogent les responsables des achats en
France, dépeignent une situation plus négative. L’indice composite s’étant replié à 47.7 en mars
contre 48.1 en février, à la suite d’une baisse dans les services et dans l’industrie manufacturière. En
tant que tel, ces données signalent une baisse de l’activité. Néanmoins, il convient d’être prudent
dans l’interprétation, les indices PMI ayant une tendance à être trop pessimistes au cours des
derniers mois. Les évolutions divergentes au sein d’un même secteur d’activité semblent
difficilement capturées par les indices PMI. Or, c’est un élément important de la situation
économique française au cours des derniers mois, notamment dans l’industrie où le secteur
aéronautique se redresse nettement quand les branches énergo-intensives continuent à déprimer.
Selon les enquêtes PMI, malgré une baisse de l’activité des derniers mois, les entreprises se disent
plus optimistes quant à leurs perspectives d’activité au cours des douze mois prochains. L’indice des
perspectives est ainsi remonté à son plus haut niveau depuis 14 mois.

La reprise se dessine

Prises toutes ensembles, ces données viennent confirmer notre scénario d’une économie française
qui stagne sur l’ensemble du premier trimestre, avant d’entamer une reprise progressive dès le
deuxième trimestre.
La baisse de l’inflation, le marché du travail toujours tendu, la hausse de la confiance des
consommateurs et la baisse des taux d’intérêts devraient permettre à la demande domestique de se
redresser progressivement au cours des prochains mois. Après 0% attendu au premier trimestre, le
PIB pourrait croitre de 0.2% en glissement trimestriel au deuxième trimestre, et accélérer encore au
cours de la deuxième moitié de l’année. Des risques entourent néanmoins cette prévision.
Malgré l’accélération attendue en cours d’année, la croissance moyenne du PIB sur l’année sera faible
en raison du début d’année très faible, de l’ordre de 0.5% contre 0.9% en 2023. Cette prévision est
très largement inférieure à celle du gouvernement français de 1% pour l’ensemble de 2024, pourtant
déjà révisée à la baisse en février (le budget ayant été établi sur base d’une prévision de croissance
du PIB 1.4%). Cela implique que le déficit public risque à nouveau de largement dépasser la cible pour 2024. En conséquence, la politique budgétaire deviendra probablement plus restrictive au cours des
prochains mois, ce qui pèsera sur la reprise économique. Pour 2025, une croissance du PIB de 1.3%
est attendue.


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