ACTION FUTURE 6 – Analyse technique
Philippe Cahen
L’analyse de la volatilité : la clé du succès de vos interventions
Pour faire comprendre la démarche qui m’a permis de travailler sur la volatilité, il faut faire un grand bond en arrière et vous expliquer un certain nombre de choses. Si j’ai fait des erreurs, comme tout le monde, je pense avoir fait un certain nombre de prévisions qui permettent de dire que mon approche de l’analyse technique tient la route. Par exemple, c’est vrai que j’avais bien prévu le crack d’octobre 87. Au mois de juillet 90, j’avais également prévu l’explosion des cours du pétrole, ce qui était extrêmement important à l’époque. Plus récemment, dans un salon, au mois de mai 2000, j’avais parlé de France Telecom en disant « c’est l’Eurotunnel de Tan 2000 ». Voilà encore quelque chose qui s’est révélé exact.
L’analyse technique est-elle faite pour vous ?
Je ne pratique pas l’analyse technique comme tout le monde. En France, on a la chance d’avoir beaucoup d’historiens de l’analyse technique. Moi, je n’en suis pas un, et ce qui m’intéresse, c’est de développer de nouvelles approches de l’analyse technique, des approches personnelles. C’est très bien de parler de l’analyse technique, mais il faut peut-être définir ce que c’est. D’abord, à quoi sert l’analyse technique ? Eh bien elle sert à anticiper l’évolution des marchés pour prendre position. D’après les propos de Philippe Cahen A qui s’adresse l’analyse technique ? Plusieurs catégories de personnes peuvent être intéressées par l’analyse technique. Il y a tout d’abord les professionnels de la prévision, parce qu’elle permet d’apporter un complément d’information à l’analyse fondamentale. Cela veut dire qu’une personne qui a besoin de prendre des décisions et qui a une information contradictoire entre l’analyse technique et l’analyse fondamentale doit approfondir sa réflexion. En revanche, si les conclusions de l’analyse technique et l’analyse fondamentale donnent les mêmes résultats, on peut considérer que la probabilité de réalisation de l’événement est plus importante. On trouve également des trésoriers d’entreprise qui ont besoin de l’analyse technique pour faire éventuellement des couvertures sur les changes. Et puis il y a les opérateurs sur les marchés financiers, car l’analyse technique est quand même faite pour spéculer, il n’y a pas de honte à le dire. L’analyse technique joue un rôle essentiel. La question que vous pouvez poser ensuite, c’est « est-ce que je peux spéculer ?» La spéculation, c’est bien, je n’ai rien contre, mais je crois que dans une optique patrimoniale, il faut répartir les risques. Traditionnellement, les Français ont dans leurs bas de laine des lingots, des pièces d’or : maintenant, ce n’est plus vraiment d’actualité. On peut remplacer ces lingots et ces pièces d’or par des opérations à positions spéculatives de l’ordre de 5 à 10% de son patrimoine. Je crois que c’est quelque chose de raisonnable. Mais ce n’est pas la seule de mes convictions, il faut aussi avoir du temps disponible : lorsqu’on prend une position pour spéculer, il faut être certain d’avoir le temps de suivre les opérations que l’on va faire. Beaucoup de personnes qui ont le temps de suivre les marchés pendant la journée veulent faire des opérations en intraday. Mais il faut savoir, lorsqu’on travaille en intraday, qu’il ne faut pas quitter son écran des yeux tant que la position n’est pas dénouée.
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