Par Vincent Boy, Analyste marché chez IG France
Les Etats-Unis ont maintenant plus de cas que n’importe quel autre pays et alors que la première puissance mondiale devrait mettre en place rapidement le plan de soutien, le président américain va faire face à une hausse de cas extrêmement importante qui pourrait faire revenir les marchés financiers à la réalité, l’épidémie bloque toujours l’activité.
Le nombre de nouveaux cas journalier aux Etats-Unis dépasse les 15 000 alors que le second foyer le plus important, l’Italie, ne compte « que » 6500 nouveaux cas par jour. La plupart des Etats les plus infectés devraient être en rupture de stocks de matériel médical et de lit dès la semaine prochaine et malgré la construction d’hôpitaux temporaires, ces ruptures de stocks pourraient augmenter rapidement le taux de mortalité du virus au sein de la première économie mondiale.
Alors que la Chambre des représentants votera dans la journée le plan de sauvetage, l’administration va devoir s’occuper de freiner rapidement l’épidémie, notamment à New-York où la croissance du nombre nouveau cas dépasse le taux constaté en Italie et le gouverneur de l’Etat a déjà prévenu il y a une semaine que la situation devenait incontrôlable.
Si le marché venait à en oublier le plan à 2000 milliards des Etats-Unis, ce qui est plus que probable, nous pourrions voir une nouvelle accélération baissière sur les marchés, dans l’attente d’une nette amélioration de la situation sanitaire aux Etats-Unis et cela pourrait prendre un moment.
Coté statistique, les investisseurs ont pu découvrir hier une augmentation du nombre de demandeurs d’emplois de 3,2 millions aux Etats-Unis en une semaine, alors que le nombre le plus élevé durant la crise de 2008 ne dépassait pas 700 000. La situation pourrait être encore plus catastrophique la semaine prochaine, durant laquelle nous découvrirons également les NFP (création d’emplois non agricoles) qui pourraient faire ressortir une destruction d’emplois. Ce dernier est beaucoup plus surveillé par les marchés et pourrait avoir un impact bien plus important.
En Chine, selon les informations connues et alors que le virus semblait contrôlé, le pays est de nouveau à risque avec le nombre de nouveaux cas recensés qui augmente, principalement venus de l’étranger, ce qui oblige le pays a fermé les principaux aéroports à l’international. La crainte d’une seconde vague rend la Chine plus hésitant à rouvrir ses frontières et l’annonce d’une reprise de l’activité, même au ralenti, pourrait être mise à mal.
Par ailleurs la chine précisait que les sociétés du pays observent une chute libre de la demande en provenance de l’international. En outre le profit des sociétés industriel publié la nuit dernière faisait ressortir un recul de plus de 38% pour le mois de février et même en cas de retour à l’activité en Chine les chiffre du mois de mars et avril pourraient être sous tension du fait de l’arrêt en Europe et dans une partie des Etats-Unis.
Les risques sont donc importants pour les marchés et alors que le dollar était fortement baissier durant les précédentes séances du fait de l’euphorie concernant les mesures du congrès et l’injection illimitée de la Fed mais également car les investisseurs retrouvaient l’appétit pour les actifs risqués, celui-ci pourrait être de nouveau recherché par ces derniers faisant ressortir de nouvelles craintes sur les marchés financiers.
Par ailleurs après une hausse soudaine des marchés financiers et l’entrée d’un bull market (marché haussier) les investisseurs pourraient être tenté de solder leurs positions dans la journée pour prendre leur bénéfice et risqué d’avoir des nouvelles décevantes durant le weekend alors que les marchés seront fermés.